La vérité sur Jésus en islam
Mohammed Benali
"Jésus..." Page d'accueil Nouveautés Contact

Les musulmans pensent que
"Le Coran seul dit en vérité l'histoire de Jésus,
le plus saint des prophètes."


Le Livre primordial

Le Coran parle de Jésus. Avant d'exposer ce qu'il en dit nous voudrions nous situer par rapport aux historiens qui se penchent sur nos textes, qu'il s'agisse de la Bible ou qu'il s'agisse du Coran. Je ne méprise pas le travail des historiens mais nous ne pouvons pas confondre les conclusions d'une approche humaine, toute scientifique qu'elle soit, avec une approche croyante. Quand les chrétiens parlent de leur foi, ils se réfèrent tout de suite à la Résurrection. Si les plus hautes autorités médicales, en se servant des techniques les plus pointues, s'efforcent de leur montrer qu'il est impossible qu'un cadavre reprenne vie, ils ne cesseront pas pour autant de dire de Jésus : « Il est vraiment ressuscité  ». Il en va de même pour nous en ce qui concerne le Livre qui nous rapporte l'histoire des Prophètes. Avant de reposer sur la vie de Mohammed, la foi musulmane se réfère à ce que nous appelons le Livre primordial.

L'histoire écrite dans le ciel

D'ailleurs, il y a toujours des polémiques entre les historiens. Ils ne sont que des êtres humains et je ne peux trouver chez eux le sens de ma vie de croyant. Seule la parole de Dieu m'intéresse et c'est en elle que je cherche la vérité. La vérité que Dieu fait connaître - c'est du moins la conviction des musulmans- est inscrite de toute éternité dans le ciel sur une table bien gardée. Le prophète (qspsl) en a eu connaissance au cours de cette nuit qui illumine toute l'histoire humaine et qu'on rappelle tous les ans, lors de la Nuit du Destin, à la fin du Ramadan. Ce dont Mohammed a eu la Révélation en une seule fois a été distillé au fil des jours et selon les circonstances. Nous n'avons pas attendu les historiens modernes pour analyser minutieusement le texte révélé. Dès les origines de l'islam, pour mieux comprendre le sens, on s'est efforcé de retrouver les circonstances dans lesquelles chacun des versets a été dicté. A partir de là, il suffit d'ouvrir le livre pour connaître la vérité. Il vaut mieux faire confiance à Dieu qu'aux spécialistes de la science historique.

Nous savons bien que les historiens racontent que les chrétiens d'Arabie avaient à leur disposition des textes qu'on appelle « Evangiles apocryphes ». On trouve dans le Coran, disent-ils, des éléments qui sont des réminiscences de ces textes que l'Eglise a écartés. Par exemple, dans les apocryphes, on dit que ce n'est pas Jésus qui a été crucifié mais quelqu'un d'autre dont Dieu aurait fait un sosie. Dans le Coran, nous lisons : « Ils ne l'ont pas tué et ils ne l'ont pas crucifié ; mais une ressemblance s'offrit à leurs yeux. En vérité, ceux qui divergent à ce sujet sont réellement en doute en ce qui le concerne ; ils n'en ont aucune espèce de science et il n'y a là qu'adhésion à la conjecture. En toute certitude, ils ne l'ont pas tué » (sourate 3,157). Mais pourquoi dire que le texte du Coran est un emprunt du Prophète aux textes apocryphes dont parlent les historiens ? Pour notre part, nous y voyons plutôt une confirmation de ce que croit l'islam. Avec Jésus, le message de Dieu a été transmis aux hommes mais les chrétiens ont altéré ce qui leur avait été dit. Quand Mohammed (qspsl) est venu, c'était pour rétablir ce qui avait été dit avant lui. Que les historiens trouvent des textes qui ont leur écho dans le Coran ne fait que confirmer ce que nous pensons. Ce sont des traces du livre que les chrétiens avaient reçu et qu'ils ont modifié. Plutôt que de dire « le Prophète s'est inspiré de ces textes », il est plus raisonnable de considérer que ces textes confirment que le Coran a raison. Toujours est-il qu'en islam on est persuadé que c'est le Coran qui dit la vérité sur Jésus. Dieu sait tout, Il est le Tout-Puissant, c'est lui qui raconte l'histoire des Prophètes et il ne peut pas se tromper. Pour connaître Jésus, il faut lire le Coran.

Le prophète et ses miracles


En islam, Jésus est un prophète particulièrement honoré par le Seigneur, avant même sa naissance. Dieu l'a comblé en le rendant capable de faire des miracles. On reconnaît un prophète à cette possibilité que Dieu lui donne de poser des actes étonnants et inexplicables par la simple raison humaine. Moïse, par exemple, a transformé un bâton en serpent qui a désorienté les magiciens du Pharaon ; il a ouvert les eaux de la Mer Rouge. Pour Mohammed, le vrai miracle est l'existence du Coran. Le monde entier, musulman ou non, s'accorde pour y reconnaître un chef d'oeuvre littéraire. Mohammed ne savait ni lire ni écrire et par lui nous est arrivé le plus beau poème que l'histoire ait produit. Mais la vie de Jésus foisonne en miracles. Sa naissance elle-même est un miracle puisqu'il naît d'une vierge. Il a suffi que Dieu dise « Sois!» («Kun»). Dieu avait choisi pour lui la femme la plus merveilleuse que la terre ait pu et pourra jamais produire ; elle est choisie entre toutes les femmes du monde, avant Khadidja, l'épouse du Prophète, ou Fatima, sa fille. A sa naissance, tout commence par un miracle : Jésus, nouveau-né, prend la parole d'une part pour disculper sa mère, accusée de dévergondage, et d'autre part pour montrer ce qu'est un véritable musulman qui respecte la sahlat (la prière) et la zakat (l'aumône).

Aux jours de la création, Adam était sorti du néant, sans père ni mère. Eve était apparue, tirée d'un homme. Les êtres humains naissent d'un homme et d'une femme. Avec Jésus, le cycle des naissances est achevé : il naît d'une femme sous l'effet de la parole de Dieu, sans père. Nous reconnaissons qu'il a guéri les lépreux et, surtout, le Coran nous apprend qu'il a ressuscité les morts. Aucun autre prophète n'aurait pu faire pareil miracle, pas même notre Prophète (qspsl). Bien sûr, nous disons que Mohammed a apporté au monde la Révélation définitive : il est le sceau des Prophètes. Mais nous disons aussi quelquefois que Jésus est le sceau de la sainteté. Dieu, nous le croyons, a fait de lui un personnage unique : il est le Messie. C'est pourquoi, il n'est pas concevable que Dieu ait permis qu'il meure d'une façon ignominieuse sur la Croix. Le Coran est clair : « Il n'a pas été tué, il n'a pas été crucifié ».


Jésus n'est qu'un prophète

Bien sûr, nous ne croyons pas que Jésus est ressuscité. Il est vivant auprès de Dieu et il réapparaîtra à la fin des temps. C'est alors qu'il mourra et ressuscitera. Mais nous pouvons respecter les chrétiens, même si nous savons qu'ils se trompent, quand ils parlent de Résurrection. Ce que nous comprenons mal, c'est ce qu'ils disent de la prière. D'après eux, lorsqu'ils prient, Jésus continue à vivre en eux. Ils disent qu'il faut se déprendre de soi-même pour recevoir de Jésus la vie et l'Esprit. Pour nous, en-dehors de la sahlat, quand nous prions, nous parlons à Dieu. Nous lui adressons nos demandes et lui confions nos problèmes. Quand nous commettons des erreurs, des fautes, nous lui demandons de nous pardonner. Lorsqu'il nous arrive de «craquer», nous l'appelons au secours et nous savons qu'il nous entend. Ce que nous ne comprenons pas, chez les Chrétiens, c'est l'affirmation selon laquelle leur prière passe par Jésus. Ils oublient que Jésus n'est qu'un prophète. Comme tous les autres prophètes il a transmis le message de Dieu et, ensuite, il a disparu. Il ne nous viendrait pas à l'idée de passer par Mohammed pour parler à Dieu. On peut prier pour Mohammed  ; on demande que Dieu le couvre de tous les honneurs auxquels il a droit. On fait même une prière pour lui chaque fois que nous prononçons son nom; nous disons « Que la paix et le salut de Dieu soient sur lui  ». C'est une prière ! On prie pour lui mais quand on prie on ne passe pas par lui. Il nous a laissé son message et il s'en est allé. Il ne s'insinue pas en intermédiaire entre Dieu et nous.

On ne prie que Dieu. «Soyez purs!» dit le Coran. L'impureté consiste à associer une réalité à la puissance de Dieu. Pas question d'associer à Dieu la personne d'un prophète ou d'une autre créature humaine quelle qu'elle soit.

La grande différence, nous allions dire « le grand abîme » qui sépare les musulmans et les chrétiens, vient de ce que ceux-ci ont fait de Jésus le Fils de Dieu. Nous nous demandons pourquoi ils en sont venus à dire ce qui nous paraît une énormité. Jésus, nous le reconnaissons, est un être d'exception : qu'est-ce qu'on peut rajouter à cela ? Est-ce pour affirmer que Jésus est supérieur à tous les Prophètes ? Mais nous n'avons pas besoin de dire pour cela qu'il est Fils de Dieu ? Jésus, par ses miracles et sa sainteté, dépasse tous les prophètes. Pourquoi rivaliser avec les autres en le divinisant? Quand on croit au Coran, on s'aperçoit que c'est impossible. Nous sommes persuadés que jusqu'au 4ème siècle jamais un croyant se réclamant de Jésus n'aurait pu dire de lui qu'il est Fils de Dieu.


Jésus trahi par l'empereur romain

Nous ne croyons pas les historiens lorsqu'ils prétendent connaître l'histoire des prophètes mieux que Dieu et nous refusons qu'ils critiquent le Livre du Coran où nous lisons la vérité inscrite et conservée dans les cieux. Mais nous écoutons les historiens avec attention, lorsque nous sommes cultivés, sur le récit qu'ils nous font de l'histoire humaine. Ils nous apprennent qu'en 313 l'Empereur romain s'est converti au christianisme qui, jusqu'à cette date, était interdit. Pour se ménager les bonnes grâces du peuple qui était resté polythéiste et pour les rallier à lui, il a trafiqué le message de Jésus. Au lieu de dire que Dieu est un, il a inventé la Trinité. Après cela, il a fait un Concile où les évêques ont dressé une liste des textes soi-disant révélés (le Canon des Ecritures) qui n'avait plus grand-chose à voir avec le message du Livre posé dans le ciel sur «  La Table protégée ».

En réalité, lorsqu'Il avait créé Adam, Dieu lui avait transmis la vérité pour qu'il demeure dans le bon chemin. Les générations se sont succédé et les humains ont oublié les orientations données par Dieu pour marcher dans la bonne direction. Plusieurs prophètes sont venus, au cours des siècles. Moïse avait donné la Loi, mais les Juifs, à leur tour, s'étaient écartés du chemin. Alors Jésus est venu pour redresser le judaïsme ; il a rappelé le message transmis de toute éternité et qui permet de se convertir et d'aller jusqu'à Dieu. Mais, par la suite, les chrétiens se sont contentés de dire : «  l'amour », « l'amour  », « l'amour  »  ! C'est bien mais ce n'est pas cela qui indique la bonne direction.

Pour plaire à l'Empereur, les chrétiens ont inventé la Trinité. On comprend qu'une fois de plus Dieu ait envoyé Mohammed. Désormais, une fois pour toutes, les hommes et les femmes, s'ils prennent la peine d'écouter le message des origines, peuvent retrouver la voie du salut, du bonheur et de la vérité.

Libres les uns face aux autres

Nous disons qu'avec Mohammed la vérité est donnée d'une façon définitive et que rien ne peut y être ajouté. Nous savons que cela gêne les chrétiens. Ils nous disent que, d'après leurs Ecritures, rien ne peut être ajouté aux paroles que Jésus a prononcées avant de quitter le monde. Ils nous disent aussi que si, à nos yeux, ils sont des égarés, tout dialogue est impossible puisqu'il faudrait suivre le Coran pour arriver à la vérité. Nous nous devons de les rassurer. Si on suit le Coran, lorsqu'un musulman parle à un chrétien, cela doit être toujours dans le respect et la courtoisie ; les chrétiens demeurent pour nous des « Gens du Livre ». Par ailleurs où trouver la vérité sinon en discutant comme nous le faisons à « La Maison islamo chrétienne »  ? Nous reconnaissons l'importance d'un dialogue où nous restons libres les uns face aux autres et nous nous interdisons de faire du prosélytisme auprès des chrétiens. C'est la condition pour demeurer frères. Si nous ne cherchons pas à convaincre les chrétiens que nous avons la vérité, nous sommes fidèles au Coran. Celui-ci nous dit que la diversité des religions est le fruit de la volonté de Dieu. Elle est la condition pour que se crée entre nous une saine émulation. Si nos affirmations sur Jésus nous séparent, au moins son nom est pour nous une invitation à se tourner vers vous dans le respect et l'affection.

Mohammed Benali




Retour dossier "Jésus" / Retour page d'accueil