"Dieu parle, Dieu se révèle":
la conviction du musulman est aussi celle du chrétien.
Quand l'islam affirme que juifs et chrétiens ont falsifié l'Ecriture,
l'Eglise constate des "différences et même des oppositions fondamentales"
(note de l'Episcopat du 11-02-08).
Les deux façons de concevoir le rapport à Dieu,
dans la révélation, sont divergentes.
Il est bon d'en prendre conscience.
Jésus et les Ecritures
«Pourquoi ne reconnaissez-vous pas Mohammed comme prophète alors que nous honorons Jésus ? »
Les musulmans posent souvent cette question aux chrétiens.
En réalité le rapport que nous voyons entre Jésus et les Deux Testaments qui constituent la Bible n'est pas le même que le rapport, en islam, entre le Prophète et le Coran.
Les Ecritures des musulmans ne sont pas les paroles de Mohammed ; elles émanent directement de Dieu et Mohammed ne fait que réciter ce qu'il entend. Les mots que l'on peut lire
aujourd'hui sont la retranscription exacte de ce que le Prophète a prononcé mais dont il n'est pas la source.
Les Ecritures des chrétiens, en revanche, ne sont pas, aux yeux des croyants qui s'en réclament, la retransmission des paroles de Dieu qui auraient été dictées à Jésus.
La relation des Ecritures à ce dernier est tout autre. Le Fils de Marie est celui dont les Ecritures parlent.
Ceci est vrai pour l' « Ancien Testament » : on désigne, par ces deux mots, un ensemble de livres dont la rédaction s'étale sur les 10 siècles qui précèdent l'histoire de Jésus.
Il s'agit de textes de genre littéraires très différents : des récits historiques, des légendes remontant à une très haute antiquité, comme les récits du Déluge ou de la création,
les textes de nombreux prophètes (Isaïe, Jérémie, Ezéchiel, Daniel sont les principaux), des codes juridiques, des livres de sagesse, des poèmes, des prières.
Les historiens et les archéologues ont fait des recherches approfondies sur ces différents documents. Ils ont mis à jour les différentes époques où les textes furent rédigés.
Ils ont souligné la grande variété d'auteurs et les différences de sensibilité. En 1947 on a découvert, en Palestine, à Qumran, en plein désert, des manuscrits enfouis dans
une grotte ; on les a étudiés de très près dans toutes les grandes universités du monde. Ils apportent la preuve qu'à l'époque de Jésus, ce qu'on appelle aujourd'hui
l'Ancien-Testament était déjà un ensemble constitué qui nourrissait la foi des juifs.
Paroles d'hommes, Parole de Dieu
Manifestement il s'agit d'oeuvres humaines qui portent la trace d'une longue histoire. Nous disons pourtant que l'Ancien Testament est Parole de Dieu.
Au début du XXème siècle, alors que les sciences historiques se penchaient sur ces textes et découvraient le travail humain dont ils étaient la trace, beaucoup de chrétiens
étaient embarrassés. La Bible est-elle une oeuvre humaine ou devons-nous considérer que son auteur est Dieu ? Les évêques du monde entier, réunis en Concile au Vatican, au début
des années 60, se sont penchés sur la question ; c'est vrai, ces différents livres ont été rédigés par des hommes qui sont des « vrais auteurs », dit l'Eglise dans un texte important
(« La Révélation divine »). A ce titre, ils peuvent être soumis aux recherches des historiens ou des autres savants. Il n'en reste pas moins vrai que, dans le même paragraphe,
les évêques qui ont signé ce texte, déclarent : « ils ont Dieu pour auteur ».
Pour essayer de comprendre la pensée de l'Eglise, il faut peut-être réfléchir à partir d'un texte de l'Evangile. Au soir de la résurrection, deux disciples de Jésus marchaient
en direction d'un village nommé « Emmaüs » ; on leur avait bien dit que Jésus était ressuscité mais ils restaient sceptiques et s'enfonçaient dans la tristesse. Jésus les
rejoignit sur la route et St Luc, nous rapportant cette histoire, nous dit qu'il leur expliqua les Ecritures et, « commençant par Moïse et tous les prophètes », il leur montra
que c'est de lui, de sa vie et de sa résurrection qu'il était question dans ces livres écrits au fil des siècles.
Il est bien vrai que quand on lit un texte, on le comprend à partir de sa propre expérience. Ceux qui avaient suivi Jésus et l'avaient vu souffrir, par exemple, pouvaient
comprendre que la souffrance de leur Maître était esquissée dans les souffrances d'un peuple arraché à sa terre, conduit en Exil et pourtant rejoint par Dieu,
comme on pouvait le lire, par exemple, dans les textes du Prophète Ezéchiel. Pour saisir ce lien, bien sûr, il fallait qu'ils accordent leur crédit à celui qui
les rejoignait dans leur deuil. Pour comprendre que les Ecritures parlaient de lui qui venait d'être mis à mort, il fallait d'abord qu'ils aient foi en lui.
L'Esprit
Allons plus loin. Jésus n'avait cessé de parler du lien qui l'unissait à Dieu comme à un Père, « mon Père et votre Père, mon Dieu et votre Dieu » (Jn 20, 17).
Il vivait comme un homme de son temps ; il parlait avec tous, même avec ceux que l'on met à l'écart. Il était sensible à la souffrance d'autrui : on lui menait les malades
pour qu'il les guérisse. Il connaissait la soif et à la faim, comme tout un chacun. Il a fait l'expérience de l'amitié auprès de Marthe, Lazare et sa soeur Marie, de Jean,
son disciple préféré, mais il a été aussi en butte à l'incompréhension et l'un de ses compagnons l'a trahi. Il a connu la souffrance et la mort. Que faut-il de plus pour
qu'on reconnaisse en lui un homme taillé dans la même étoffe que tous les autres ? Cet homme si semblable à nous n'a cessé de dire qu'il ne faisait qu'Un avec Dieu
même si Dieu était autre que lui, comme un Père est autre que son fils bien qu'ils soient de la même race. Ce lien où l'Autre est rejoint, Jésus l'appelait Esprit,
si l'on en croit ses amis.
Jésus, Parole de Dieu
Ce lien indissoluble entre cet homme et Dieu était visible déjà dans l'Ecriture.
Certes, ceux qui tenaient la plume et dont la piété juive antique avait gardé les écrits, étaient des hommes de leur temps.
Dans leur activité d'écrivain, qu'ils en aient ou non été conscients, Dieu était à l'oeuvre par ce même Esprit qui, plus tard,
opérerait la jonction, en Jésus, de Dieu et de l'humanité. Le chrétien reconnaît, dans tous les livres de l'Ancien Testament,
le travail de l'Esprit où s'amorce la rencontre qui trouvera dans le Fils de la Vierge Marie, son expression la plus sublime.
Jésus s'est présenté - et le Coran le confirme - comme la Parole de Dieu. Le Concile peut alors s'exprimer en ces termes :
« l'Ecriture est la Parole de Dieu en tant que, sous le souffle de Dieu, elle est consignée par écrit» (9).
Nous appelons révélation cette parole de Dieu qui s'inscrit dans l'histoire humaine. Jésus manifeste dans sa vie,
dans ses discours et dans sa mort ce travail de l'Esprit qui rend proches l'humanité et son créateur. Jésus est la rencontre
parfaite où s'opère ce travail caché à l'oeuvre dans ces longs siècles dont l'Ecriture de l'Ancien Testament est la trace.
Révéler, au sens plein du mot, revient à faire connaître le désir de Dieu.
Faire connaître le désir de Dieu
Ceci est apparu en Jésus, en particulier dans sa mort et sa résurrection, sa Pâque. Avec lui, tout a été dit ;
le croyant entend, dans sa propre chair, le désir du Père de faire, en Jésus, corps avec l'humanité entière.
Avec la résurrection du Christ, « tout est achevé » (ce sont les tout derniers mots de Jésus sur la Croix : Jn 19,30);
tout a été dit et pourtant les chrétiens lisent une nouvelle écriture, un « Nouveau Testament » qu'ils considèrent aussi comme Ecriture sainte.
En réalité, la mort et la résurrection de Jésus et l'Alliance entre Dieu et la condition humaine qui s'accomplit dans cet acte,
ne sont rien sans la réponse de ceux à qui la Pâque est adressée comme un message et une invitation. Qu'est-ce qu'une parole qui ne trouve pas d'écoute?
La résurrection ne tient pas sans l'acte de foi de ceux qui en furent les témoins. Les Evangiles et les écrits des apôtres sont la mise
par écrit des premiers témoins de la résurrection ; ils sont une expression écrite de la forme qu'a prise la vie des communautés
qui se constituaient autour des apôtres et des premiers croyants.
Très vite, après les événements de Pâque, s'est établie la conviction que ce qui s'était manifesté dans la vie
et la mort de Jésus se poursuivait par-delà son retour auprès de Celui qu'Il appelait son Père.
Il avait promis de donner ce qu'il appelait « son Esprit » à ceux qui croiraient en lui. Par Esprit, entendons le lien qui unissait,
en Jésus, l'humanité à Dieu. Comment ce qui n'est pas Dieu peut-il rencontrer Dieu sans que ce dernier lui en donne la possibilité ?
L'Esprit est en Dieu le lien qui unit le Verbe à celui qui l'énonce. Ce lien qui, en Jésus, tenait le Verbe au milieu de l'histoire
des hommes et que les amis de Jésus désignent comme Dieu tout autant que la Parole et le Père, est donné à l'humanité.
Le message de la résurrection
On reconnaît sa présence au fait que le message de la résurrection ait été accueilli dans l'histoire qui a suivi la Pâque et le retour au Père.
Ainsi s'est forgée la conscience que le mystère manifesté en Jésus se poursuivait dans la prédication des premiers témoins
et dans la vie des premières communautés. Celles-ci avaient la conviction d'être en ce monde l'actualisation du mystère de Jésus :
elles le prolongeaient puisqu'elles se considéraient par l'Esprit en relation avec Dieu : « ne savez-vous pas que vous êtes des membres du Christ? »,
disait Paul aux chrétiens de la communauté de Corinthe (1 Cor. 6,12).
Ainsi, les témoins de la résurrection parlaient de ce qu'ils avaient vu et entendu.
Ceux qui adhéraient à leur message considéraient qu'ils faisaient corps avec le Christ ;
dans chaque communauté croyante on conservait la trace écrite du message entendu. Ainsi progressivement se sont constitués des
recueils qui sont devenus, au fil des deux premiers siècles, ce que nous appelons aujourd'hui les Evangiles et les Ecrits apostoliques.
L'ensemble constitue « le Nouveau Testament ». Ils sont un double témoignage sur le Christ; ils témoignent du Christ qui a vécu en Palestine ;
ils témoignent aussi du Christ qui prenait corps dans la naissance de l'Eglise. Ils sont en réalité Parole du Christ vivant par-delà sa Pâque.
Il a fallu faire un tri dans la masse des textes et éliminer ceux qui n'étaient pas cohérents avec le coeur du message.
On a gardé quatre évangiles et de nombreuses lettres attribuées à Paul et à d'autres apôtres. Les musulmans prétendent que
l'Eglise aurait éliminé un Evangile (« L'Evangile de Barnabé ») sous prétexte qu'il annonçait la venue de Mohammed.
La preuve a été faite que ce texte est un faux, écrit au XVIème siècle par un musulman d'origine hispano mauresque.
Pas d'Ecriture sans lecture
Pas d'Ecriture sans lecture. Qu'est-ce que, pour un chrétien, lire ces Ecritures qu'il considère comme saintes ?
Depuis la plus haute antiquité on parle d'une pluralité de sens dans l'Ecriture. Ceux qu'on appelle les Pères de l'Eglise,
les théologiens des premiers siècles, ont approfondi cette question. Ils ont distingué, dans les Ecritures saintes,
un sens premier, qu'on appelle littéral et plusieurs autres sens que le mot « spirituel » peut résumer. Disons que le sens littéral est celui
que peut dégager tout lecteur, qu'il soit chrétien ou non. Ceux qui ont écrit la Bible, rappelons-le, sont de « vrais auteurs » et, par conséquent,
le Livre des chrétiens a sa place dans la littérature universelle ; on prétend que c'est le livre le plus lu dans le monde.
Ceux qui se penchent sur les lettres qui s'y alignent n'y découvrent pas la même réalité. Par exemple, il va de soi que les lectures
que font les Juifs des textes de l'Ancien Testament ne peuvent ressembler à celles qu'en font les chrétiens. On a eu tort, dans l'Eglise,
de s'en offusquer. Cette prétention à posséder la clef du sens a entraîné les ravages que l'on sait.
La lecture « spirituelle », elle aussi, peut être multiple. Mieux encore, elle ne peut être que multiple.
On l'appelle spirituelle parce qu'elle suppose qu'on aborde le texte dans ce que nous avons appelé l'Esprit :
« spirituel » et « esprit » ont la même racine. Dans l'Evangile de St Luc, on trouve un passage où Jésus se trouve dans la position de lecteur.
Un jour de sabbat, dans la synagogue de Nazareth, il lit à haute voix un texte du prophète Isaïe. « Il replia le livre, le rendit au servant et s'assit.
Tous avaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire : aujourd'hui s'accomplit à vos oreilles ce passage de l'Ecriture'».
« Aujourd'hui » : tel est le mot qui sert de clé pour pénétrer dans le sens spirituel. Le croyant qui ouvre le Livre saint opère un acte
où l'Esprit est à l'oeuvre. Le voici, par l'Esprit, dans la relation que le livre indique et que Jésus révèle.
Le concret de son histoire est élevé jusqu'au point où Jésus, dans l'histoire, a conduit l'humanité.
Par l'Esprit, voici le croyant acheminé là où la créature rencontre son créateur. C'est la raison pour laquelle on appelle la Bible le livre de l'Alliance.
La tradition
« Aujourd'hui » est intenable ; il fuit. L'histoire est constant passage d'un temps à un autre.
Dans un même temps, autre est le présent du malade et autre celui du jeune homme au meilleur de sa forme.
Les situations humaines, individuelles ou communautaires, sont en nombre indéfini ; toutes, pourtant, trouvent sens dans les lettres saintes.
C'est pourquoi il faut bien parler d'une multitude de sens. La multiplicité pourtant s'accompagne d'une unité.
L'Esprit fait de tous ceux qui ouvrent le livre dans la foi, c'est-à-dire dans l'Esprit, un seul corps.
L'ensemble des croyants sont le corps où Dieu continue à rejoindre l'humanité tout comme Il l'avait rejointe
pendant les quelque trois décennies qui constituent l'histoire de Jésus de Nazareth.
On appelle Eglise la communauté de ceux qui sont à l'écoute du message des livres saints et nous disons
qu'elle est aujourd'hui le Corps du Christ qui ne cesse de ressusciter en elle. Une communication se produit entre les sujets qui lisent :
communication entre eux et communication entre eux tous et Dieu par l'Esprit avec le Verbe de Dieu, sa parole, qui continue à s'incarner.
L'Eglise dispose d'un mot précis pour désigner cette communication : « la tradition ». Dans l'histoire,
il a souvent été mal compris et a suscité des malentendus particulièrement violents entre les catholiques et les protestants.
On entendait par « tradition » la masse des coutumes qui se sont rajoutées au fil des siècles au message des Ecritures ;
on reprochait aux catholiques de confondre l'action de Dieu avec des pratiques purement humaines qui occultent
la dimension spirituelle de la vie chrétienne. Le Concile Vatican II a réfléchi sur ce terme. Il refuse qu'on oppose,
comme on le faisait parfois, Ecriture et tradition. La tradition : le mot désigne en réalité le mouvement par lequel se transmet,
depuis les origines du christianisme, la foi entre les générations comme entre les personnes. Loin de référer au passé,
la tradition est à l'oeuvre dans la communion de ceux qui, transmettant le message des Ecritures, font reconnaître le don de Dieu, l'Esprit à l'oeuvre dans le présent.
L'inspiration
Dans ce travail de la tradition, on parle d'inspiration. Comme l'adjectif « spirituel »,
ce dernier terme a pour racine le mot Esprit (spiritus). On dit que les Ecritures sont inspirées.
Il ne suffit pas d'entendre que leurs auteurs humains étaient assistés de l'Esprit lorsqu'ils les composaient.
Les Ecritures sont pleines de l'Esprit en ceci que ceux qui les lisent ont à vivre dans l'Esprit de Jésus et de son Père et à inventer,
dans l'aujourd'hui, une façon de vivre sans cesse adaptée au désir du Tout-Autre.
Au 13ème siècle, par exemple, naissait l'économie de marché et l'argent commençait à exercer son pouvoir sur la société.
François d'Assise, le fils d'un riche drapier, en prend conscience. Lisant dans l'Evangile la phrase de Jésus
« va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres », il abandonne ses biens et crée une famille spirituelle qui s'efforce de faire
de la pauvreté sa règle de vie. Au siècle dernier, le pasteur Martin Luther King, devant la situation d'apartheid dont il est
témoin aux Etats-Unis, relisant le texte d'Isaïe qui parle d'un monde réconcilié où le lion mange de la paille avec l'agneau,
se fait l'apôtre de la non-violence pour que recule l'injustice dont les noirs font les frais. A Calcutta, en voyant les mourants dans la rue,
la lecture de la parabole du Bon Samaritain « inspire » à Mère Theresa l'idée d'ouvrir des maisons pour que le monde des exclus puisse
terminer leur vie dans un minimum de dignité. Le Concile de Vatican II s'est voulu un acte de lecture collective, de la part des évêques du monde entier.
Ceci les a conduits à des décisions dont « la maison islamochrétienne » doit se réjouir puisqu' ils furent amenés à inviter
l'Eglise catholique au dialogue avec l'islam malgré les siècles d'incompréhension. On pourrait multiplier les exemples et
chaque chrétien pourrait apporter sans doute son témoignage. Lire l'Evangile et les autres Ecritures dans la tradition,
loin de crisper sur le passé, inspire au croyant le désir de changer la vie d'aujourd'hui lorsqu'elle fait injure au désir de Dieu.
Il faut souligner cette dimension : l'Ecriture invite à l'invention plutôt qu'elle ne présente une vérité ou n'indique
un comportement précis. Elle conduit à la responsabilité ; elle empêche les disciples de s'imaginer qu'ils
disposent d'une recette pour penser et agir justement. Le chrétien ne sait pas mieux qu'un autre si son comportement est le bon.
Nul ne peut dire, St Paul le souligne, que ses actes font de lui un homme juste. L'Ecriture permet de vivre dans un
Esprit dont il s'agit de s'imprégner. L'Ancien-Testament évoque l'histoire d'un peuple qui considérait que la terre
sur laquelle il vivait était donnée par Dieu. Ceux qui aujourd'hui, en lisant ces récits d'autrefois, voient dans la Bible
la justification de la politique d'Israël passent à côté de l'Esprit si leur interprétation entretient une situation de violence ou d'injustice.
En dernière analyse, en effet, le lecteur peut vérifier que son interprétation de l'Ecriture est bonne dans la mesure où elle fait grandir
la justice et la paix. La vérité à laquelle le lecteur est conduit réside dans l'amour qui s'est manifesté en Jésus et que ses disciples
doivent maintenir vivant jusqu'à la fin de l'histoire.
Christine Fontaine