Prosélytisme musulman !
Le courant salafiste
Deux mouvements exercent en France une pression très forte sur la population pour aboutir à des conversions.
Le courant salafiste. Le nom, à lui seul, est tout un programme. « Salaf » :
ce mot arabe désigne les ancêtres, en l'occurrence les compagnons du prophète.
Le mouvement a pris naissance dans les banlieues des grandes villes, parmi les jeunes de familles immigrées.
Partis en Arabie Saoudite, ils en sont revenus persuadés que le vrai musulman doit adopter dans tous les mouvements de sa vie,
le comportement du prophète : vêtement, nourriture, barbe, gestes de la vie courante doivent être des reproductions minutieuses du tout premier islam à Médine.
Ils sont hostiles à tous les régimes politiques, y compris les régimes des pays arabes qui se sont écartés du modèle primitif.
Dans les quartiers sensibles
Deux tendances se manifestent parmi eux.
Certains - une minorité - parlent de djihad.
Il faut voir là une conséquence de la guerre en Afghanistan menée contre les Russes par les Etats-Unis aidés de l'Arabie Saoudite.
Quoi qu'il en soit, la plupart s'efforcent de convaincre leur entourage.
De culture française, ils sont bien équipés pour rejoindre les jeunes de leurs quartiers,
qu'il s'agisse des jeunes maghrébins trop occidentalisés ou qu'il s'agisse des chrétiens venus d'Afrique ou d'ailleurs.
Internet est un instrument qu'ignoraient, à coup sûr, les ancêtres de Médine mais qu'ils n'hésitent pas à utiliser au service de leur cause.
Une conversion sur quatre est le résultat de leur action.
Les «Tabligh»
Les salafistes sont à l'oeuvre en France depuis peu d'années.
Ils viennent concurrencer un autre mouvement : les « Tabligh ».
Ceux-ci viennent du Pakistan ; ils sont arrivés en France dans les années soixante. Ces missionnaires itinérants vont de ville en ville,
principalement dans les quartiers où résident des musulmans pour ramener dans la voie droite les brebis égarées et pour convertir
à l'islam tous ceux que Dieu met sur leur chemin. On les reconnaît à leur accoutrement : longue barbe, turban et djellaba.
On les croise au coeur des cités ou à proximité des mosquées ; ils y tiennent des discours ultraconservateurs.
Tous les fidèles de l'islam, même s'ils n'approuvent pas leur fondamentalisme,
sont d'accord pour vanter leur bonté et leur désintéressement : ils ne vivent que d'aumônes.
Au risque de la manipulation
On ne peut nier l'habileté de ces missionnaires à convaincre.
Abdennour BIDAR raconte que dans son enfance, il suivait un beau-père tabligh dans ses tournées missionnaires.
Il rapporte cette anecdote significative :
« je me souviens toujours de ce matin où des Témoins de Jéhovah, eux-mêmes spécialistes en prosélytisme, sont venus frapper à sa porte.
Lahcen les a accueillis avec un grand sourire et les a écoutés d'abord sans rien dire, paraissant boire leurs paroles.
Mais quelques heures, quelques arguments théologiques et quelques thés à la menthe plus tard, ils étaient devenus musulmans.
Et quelques jours après, ils repartaient en tournée de propagande, pour l'islam cette fois.» (Self Islam. Le Seuil, P.57).
L'épisode est savoureux! Avouons que certaines de leurs manoeuvres sont parfois suspectes : la prédication devient manipulation.
Quoi qu'il en soit, ils sont efficaces et depuis 25 ans, ils ont fait prospérer l'islam de France dans des proportions importantes.