On ne peut manquer de faire allusion aux fruits de la
Commission pour la Réconciliation, communication pour la réconciliation, en Amérique du Sud, sous l’impulsion de Monseigneur Desmond Tutu et de Nelson Mandela.
La Vérité, la Route vers la Réconciliation.
Autrement dit le Pardon.
Sous l’égide d’un personnage historique, Nelson Mandela et avec le message chrétien de Desmond Tutu, évêque du Cap. Le Cap de Bonne Espérance, ainsi baptisé par les Portugais. Extrémité méridionale d’un continent où les Blancs vinrent à la rencontre des Noirs. D’abord les Néerlandais, rejoints par les Huguenots français, puis les Britanniques qui les ont refoulés vers le nord : ce fut le « trek », les deux guerres dites des « Boers » ou « Afrikaners ». L’Afrique du Sud, un climat tempéré favorable à l’agriculture et à l’élevage. En face des Blancs ‘autres humains : les Noirs. A qui se sont rajoutés des traces asiatiques, les métis.
Une configuration démographique fortement déséquilibrée. Et, après l’abolition de l’esclavage, un système de séparation (apartheid) et de domination au bénéfice des Blancs. D’où la révolte et de longues et douloureuses convulsions jusqu’à l’effondrement de ce système. Par la rencontre providentielle d’un Noir, 27 ans, emprisonné sur une île, face au Cap et d’un Blanc au pouvoir : Nelson Mandela et Frederik de Klerc. La volonté conjuguée de ces deux hommes, contrariée par les jusqu’au boutistes des deux camps, finit par stabiliser ce vaste pays, par calmer le racisme, lequel est l’exaspération des différences entre les rameaux de l’Humanité, ethniques, religieux, idéologiques, civilisationnels, pouvant aller comme ce fut le cas à Durban au sujet du sionisme accusé d’apartheid. Encore faut-il ajouter les démêlés conjugaux, les mariages faits et défaits, ainsi Mandela, trois fois marié. Là encore, le pardon.
Sous la présidence de Desmond Tutu, la Commission pour la Réconciliation publia son rapport en 1998. De 1996 à 2001 des audiences ont entendu 21 000 victimes, reçu 7 200 demandes d’amnistie dont 1146 acceptées. Le personnage central de ce grand pardon, Mandela, renonça à la Présidence de la République en 1999 et s’éteignit en 2013.
Luc-André Leproux