(...) Quelle place pour nos plus anciens ? Est-il juste et humain de leur demander de finir leurs jours dans un établissement médico-social – où ils pourraient être mieux soignés – ou est-ce les abandonner ? Mais comment s’occuper d’eux dans une société où le temps et la place font désormais si cruellement défaut ? Et comment s’en occuper bien quand la maladie est si lourde qu’elle demande une prise en charge spécifique ? Il n’existe pas de réponse simple et il n’en existera jamais.
Mais la question de la place des anciens est aussi celle des « moins anciens », celles des jeunes retraités et jeunes grands-parents. Comment se situent-ils dans une société qui valorise tant l’activité professionnelle, les compétences, le changement permanent et plus largement la jeunesse ? Peuvent-ils encore transmettre et à qui ? Qu’attendons-nous d’eux ?
Elle est aussi la question de ces vieux immigrés, ceux que l’on nomme « chibanis », dont la famille est restée au pays et qui, après une vie de travail « en exil », sont obligés, pour pouvoir toucher leur retraite, de prolonger jusqu’au bout leur douloureuse solitude. Comment les rejoindre ?
Devant la complexité de ces situations et des questions qu’elles génèrent, chrétiens et musulmans ont certainement une parole à échanger et à faire entendre. C’est ce que nous faisons ici, en partageant nos textes saints et leurs appels, mais aussi nos regards et nos expériences personnels, ainsi que les espoirs et les réflexions qui nous habitent pour que le lien entre les générations soit maintenu envers et contre tout, pour le bénéfice de tous, des plus petits aux plus grands !
Anne-Sophie Vivier-Muresan,
Directrice de la publication
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Une réalité qui questionne
La place des personnes âgées au sein de la famille et de la société varie selon les conditions tant politiques que socio-économiques d’une société. Dans certaines cultures, le fait de devenir grands-parents permet d’occuper le statut d’anciens et de présider aux affaires du clan. Nous sommes très loin des « grands-parents gâteaux » qui ont des relations de grande complicité avec leurs petits enfants.
Christine Fontaine analyse les variation du statut des grands parents au cours de l’histoire en France : Les grands parents en France toute une histoires...
Christine Fontaine
Sadek Sellam montre la créativité déployée par des personnes issues de l’immigration pour adhérer à une « modernité choisie » tout en gardant des attaches avec des valeurs traditionnelles : Le troisième âge dans l'islam transplanté
Sadek Sellam
Mathieu Naett décrit la disponibilité du personnel en EHPAD pour privilégier les relations personnelles avec les résidants malgré l’accentuation constante des contraintes budgétaires : La vie en EHPAD, regard d'un soignant chrétien
Mathieu Naett
Comment traite-t-on les "vieux" en France ? Comment vit-on ou regarde-t-on cette phase de la vie. L'équipe des "Thés de Gennevilliers s'interroge": Questions de cultures
Les thés de Gennevilliers |
Quand nos textes nous interpellent
Dans la Coran et les hadiths autant que dans la Bible, Dieu demande d’honorer les anciens. Serait-ce parce que leur grand-âge leur donnerait une sagesse que les
générations postérieures ne posséderaient pas encore ? Certes pas !
Les femmes de la Caravelle évoquent combien la situation de certaines matrones
peut rendre la vie difficile aux plus jeunes :
Les personnes âgées chez nous
Des femmes de la Caravelle
Anne-Sophie Vivier-Muresan rappelle que la vie d’un certain nombre d’anciens dans la Bible n’avait rien d’exemplaire : Les "anciens dans le texte biblique" entre réalisme et vision Anne-Sophie Vivier Muresan
Si, en islam comme en christianisme, il est commandé « d’être bon avec ses parents », comme l’écrit Mohammed Benali, c’est parce que ce sont eux qui nous ont donné la vie, une vie qui a sa source en Dieu pour les croyants: En islam, la bonté envers ses parents
Mohammed Benali |
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Recréer le lien
Si de nombreuses personnes âgées sont
accompagnées par leurs proches jusqu’à leur dernier instant, d’autres sont
malheureusement condamnées à une profonde solitude, comme divers articles de ce numéro l’ont laissé entrevoir. Comment recréer le lien là où il se délite ? La question n’est pas seulement de savoir donner une place à ces personnes pour rompre leur isolement et leur rendre le sentiment de leur dignité, mais aussi de leur permettre de transmettre et d’« offrir » : offrir de leur temps, de leur présence, de leur expérience… Nous avons tous à gagner à cette
restauration des relations.
Micaël Razzano, Jérôme Thuault et Khady Etienne en sont tous trois convaincus. Chacun à leur façon, ils nous présentent des éléments de réflexion et des témoignages d’actions qui contribuent à changer notre regard sur les « anciens » et à retisser
patiemment les liens qui font vivre.
Renouer le lien entre générations
Micaël Razzano
Le migrant retraité en France
Khadi Etienne
Pas d'avenir sans aînés
Jérôme Truault
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