Etrange époque : en une période où les progrès techniques ne cessent de transformer nos manières de vivre,
les ravages de la violence ne cessent
d’augmenter le nombre des morts.
L’argent règne
sur le monde
On dénonce de nos jours la violence des adolescents. On condamne les violences faites aux femmes. Ceci ne doit pas cacher d’autres drames dont on parle moins. Des mères battues, méprisées, ont près d’elles des enfants qui connaissent les contrecoups de ces souffrances ; ils subissent à leur tour souvent des tourments dont ils risquent de ne jamais guérir. Il faut dévoiler la condition tragique faite, dans le monde, à des gamins et des gamines innocents. L’UNICEF révèle que des bébés de 12 mois sont giflés ; elle fait savoir qu’à travers le monde, 75% des enfants de 2 à 4 ans sont victimes d’agressions psychologiques. Ils sont 168 millions les garçons et les filles contraints de travailler, souvent dans des conditions très dangereuses. Des millions de mineurs sont pris dans des réseaux de prostitution : on en voit souvent dans certains quartiers de Paris. Il faudrait être aveugle pour ne pas discerner le jeune âge de beaucoup de ceux qui tendent leur sébile près des feux rouges de la ville.
Pourquoi parle-t-on si peu de cette situation dramatique ? On a peut-être peur de voir se profiler, derrière tant de situations déplorables, le monstre qui les enfante. L’argent règne sur le monde ; il ne cesse d’enrichir les uns et d’accroître la pauvreté des autres, au point que 80% des richesses sont aux mains de 1% de la population mondiale et que le nombre des milliardaires augmente chaque année. C’est une situation de violence. Elle condamne les plus démunis à chercher désespérément tous les moyens, y compris le sacrifice des enfants, pour échapper au froid, à la faim, à la mort. Ce monde est sans pitié ; il engendre des bourreaux qui se prennent pour des maîtres face à des esclaves qu’ils écrasent.
Le mystère de Dieu est inséparable de ces drames : « Je ne peux accepter un Dieu qui fait souffrir des enfants innocents. » Ainsi parlait Camus, un agnostique. Ces propos étaient l’écho d’un chrétien qui, à la fin du 19ème siècle, en un temps où le libéralisme économique faisait naître la société industrielle, avait créé un roman dont les personnages étaient aux prises avec ce drame. Dostoïevski, dans « Les frères Karamazov » met en scène deux frères, Ivan et Alexei. Le premier vient trouver le second, lui ouvrant les yeux sur le malheur d’un enfant. Dans ce contexte, il dit son indignation en forgeant la légende du Grand Inquisiteur qui a des accents de désespoir. L’histoire qu’il raconte se situe au 16ème siècle, à Séville où l’Inquisition va bon train. Jésus revient pour guérir, rendre la vue, redonner vie à l’enfant mort. Le Grand Inquisiteur l’arrête, l’incarcère et lui parle longuement. Il lui reproche d’avoir donné à l’homme une liberté dont il est incapable d’user. Il faut refaire le monde, le dominer en prenant la place de Dieu.
On prenait la bastille... en contraignant
à la vertu
L’Occident affirme, en effet, la mort de Dieu. Empereurs, princes et rois, pendant des siècles, de leurs sujets ont fait des esclaves. Ils se réclamaient, pour les maîtriser, du pouvoir qu’ils tenaient du Tout-Puissant. On a voulu se libérer de cette oppression mortifère et conquérir la liberté. Le but semblait atteint lorsque le 14 juillet 1789 on prenait la Bastille ! Tragique illusion. C’était le début d’une boucherie pire que celle de la Saint-Barthélemy en 1572, quand catholiques et protestants se battaient au nom de Dieu dans les rues de Paris. En écartant du pouvoir le Roi très chrétien, les têtes commençaient à tomber. Louis XVI fut mis à mort sur la place de la Concorde qu’on appelait alors la place de Grève. Les révolutionnaires prétendaient ainsi sauver l’homme en substituant aux lois énoncées au nom de Dieu, celles des « Droits de l’Homme » et de la Raison. Celle-ci déborderait les frontières et s’imposerait tout naturellement à la totalité des hommes. Rendue à elle-même l’humanité redeviendrait vertueuse et vivrait en harmonie avec l’univers sans que nul soit esclave d’un autre.
Bien vite, en réalité, s’instaurait un régime de Terreur tel que jamais la chrétienté n’en avait connu. Cette fameuse Raison exigeait un culte analogue à celui de l’Eglise qui avait fait les rois. Elle avait ses nouveaux prêtres : leur tâche était de rendre l’homme à sa nature propre en le contraignant à la vertu afin de sauver la liberté. Tâche impossible ! Au nom d’une cité harmonieuse qu’on voulait voir advenir on a semé la zizanie et la mort en donnant naissance à la République. La moindre suspicion entraînait les foudres des autorités, soi-disant pour faire triompher la nature humaine ; les condamnations à mort se multipliaient. Des échafauds se dressaient non seulement à Paris mais partout dans les provinces. Une sorte de rage s’était emparée du peuple : pour supprimer toute trace du monde ancien, on saccageait les églises et les abbayes, on exécutait les évêques, les prêtres, les religieuses et les moines. On tremblait dans le peuple. Dans la société nouvelle, chacun se méfiait de son voisin ; une insurrection populaire, la Commune, s’opposait violemment aux élus de la première République. Une mascarade sacrilège organisait une fête dans Notre-Dame de Paris et une immense procession défilait dans les rues de la capitale derrière un char où, plutôt qu’une statue de la Vierge, trônait une jeune femme bien vivante, symbolisant la déesse Raison. Au nom de celle-ci et sous prétexte de faire vivre la vertu, la folie et la mort faisaient macabre alliance.
La tempête s’apaisait après la mort du leader de La Terreur, Robespierre, le 29 juillet 1794. Mais la violence ne cessait de couver ; elle se réveillait bientôt pour faire front à l’insurrection royaliste et se propager jusqu’en Egypte grâce à un jeune Général, Napoléon Bonaparte. Avec son expédition en Egypte, les idées qui avaient conduit à la Révolution commençaient à envahir la planète. Peut-être enivré par sa victoire, de retour dans l’Hexagone, le jeune Bonaparte prenait le pouvoir par le coup d’Etat du 18 Brumaire an IV (9 novembre 1799). Avec le siècle nouveau s’annonçait l’avènement d’un Empire étrange. Le siècle qui commençait verrait bientôt Bonaparte devenir Napoléon Ier. Celui qui avait été séduit par les idées de liberté et de République devenait monarque à son tour, monopolisant à son profit les forces qui avaient détruit Louis XVI. Certes, il se présentait comme l’héritier des Lumières. S’il voulut que le couronnement se fasse en présence du Pape, c’était pour bien montrer qu’il tenait son pouvoir du peuple, non de l’Eglise. En effet, face à Pie VII, il prit sa couronne lui-même, manifestant qu’il considérait son vis-à-vis comme un vassal. Au nom du peuple, il se faisait le centre du monde entier avec une volonté de conquête démoniaque. En réalité, dix ans après son avènement, il lui fallut quitter le trône et terminer ses jours lamentablement sur le rocher de Ste Hélène. Les combats, les famines, les pillages, les vengeances personnelles ont ainsi abouti à un nombre de morts incalculable : six millions aux dires de certains.
Le règne de Dieu et de l’Eglise, depuis ce moment, a continué à s’essouffler en Europe, tandis que la soumission à la Raison faisait naître le culte du Progrès et que, dans le même temps les Royaumes d’Europe devenaient des Nations. Le XIXème siècle fut celui d’une nouvelle révolution, industrielle cette fois-ci. Les inventions se multipliaient pour le meilleur et pour le pire. Télégraphie sans fils, machine à vapeur, chemins de fer, automobile, vaccins et nouveaux remèdes… Tout ceci s’accompagnait d’une nouvelle manière de produire. On devenait capable de transformer les métaux et de construire des machines énormes : locomotive, tanks et canons. Cela supposait d’avoir à sa disposition des moyens de production nouveaux et des capitaux suffisants pour faire face à la dépense. Ainsi se fortifiait un système libéral où les finances nécessaires se concentraient dans les mains de quelques familles et qu’émergeaient les « Maîtres de forge ». Il s’agissait des grands industriels disposant des capitaux qu’il fallait pour transformer minerais et métaux ; ils mettaient les grandes découvertes de leur temps au service d’un monde nouveau. Certes, grâce à eux on construisait des machines impressionnantes mais, grâce à eux encore, on multipliait les possibilités de tuer et de guerroyer.
Une nouvelle forme
de servitude
Avant la Révolution, un Dieu qu’on prétendait tout-puissant avait mis en place des maîtres à sa dévotion : évêques, princes et rois. Ceux-ci avaient fait, de leurs ouailles ou de leurs sujets, de véritables esclaves. Quel nouveau Dieu mettaient en place ces nouveaux maîtres ? Toujours est-il qu’il engendra une nouvelle forme de servitude pire que la précédente. Les conséquences furent terribles.
D’une part on exploita les foules pour accroître les capacités de production. Dans les principaux pays européens naissait un monde de miséreux écrasés par des conditions de travail déplorables pour un salaire minable. On a vu des gamins travailler dès l’âge de cinq ans, enterrés dans des mines de charbon ; des femmes venues du fond des campagnes dans les villes se trouvaient asservies au bon plaisir – et souvent au mauvais plaisir ! – des bons bourgeois et de leurs familles. Des hommes, dès les premières jusqu’aux dernières heures du jour, s’escrimaient dans les profondeurs de la terre pour arracher dans les rochers charbonneux, la matière dont les usines de métallurgie avaient besoin pour la fonte des minerais, succombant souvent aux menaces du grisou. Dans les aciéries on suait sang et eau, devant des fours d’une chaleur d’enfer, pour transformer les minerais et laminer les métaux. La tuberculose faisait des ravages dans un monde où les pauvres étaient légion ; l’analphabétisme était la règle, la faim rongeait les ventres. L’alcool était le seul adjuvant auquel on avait recours pour faire face à une vie dépourvue de sens : le roman de Zola, « l’Assommoir » en a décrit les effets pervers pour la société des temps nouveaux.
Par ailleurs, pour maintenir la nation dont l’importance s’était imposée à la suite de la Révolution, il fallait que chaque pays puisse affirmer sa puissance face à celles d’alentour et pour cela se préparer à faire la guerre. Il fallut violenter des peuples en Afrique, à l’extrême et au Proche-Orient pour trouver les matières premières nécessaires à ses entreprises. La construction de tanks et de canons aux performances étonnantes était alors le principal des fruits qui accroissaient le capital des nouveaux maîtres. La conséquence qui, malheureusement n’était qu’un prélude, fut l’affrontement avec l’Allemagne en 1870 ; elle aboutit à la mort de plus de 100 000 hommes dans chacun des deux camps et à une défaite pour la France qui se mit alors à préparer sa revanche.
Les conséquences, pour le siècle suivant, furent de deux sortes. Le mot « totalité » peut s’appliquer à chacune des deux.
Cette idée de nation prit bientôt des proportions tragiques dans les relations entre les deux peuples que sépare le Rhin. L’un et l’autre sont responsables du conflit qui se déclenchait en août 1914 et qui allait prendre bientôt des proportions mondiales ; dans leur majorité, les peuples européens entrèrent dans cette sinistre aventure en attendant que se mêlent à eux des troupes venues d’autre continents. Jamais dans l’histoire on n’avait employé des engins plus terrifiants ni des combats aussi longs et aussi meurtriers. Jamais dans l’histoire une guerre n’avait fait tant de victimes : 40 millions de morts et de blessés, autant chez les soldats que dans les populations civiles. Jamais le monde n’avait connu pareille violence !
On sait que le record fut battu peu d’années après. Il ne faut pas seulement dénombrer les victimes : entre 60 et 85 millions de morts tant parmi les troupes que parmi les populations civiles. Rien n’excuse le recours à l’arme atomique qui a laissé handicapée une génération entière de Japonais et pollué l’atmosphère. Et surtout rien n’excuse le régime démoniaque des Nazis. Une nation prétendait être devenue assez puissante pour dominer le monde tout entier. Pour y parvenir, il fallait construire une humanité nouvelle, éliminer les faibles, les Juifs et soumettre les races qui ne seraient pas aryennes. Une machine infernale pour construire ce nouveau monde s’était mise à fonctionner ; le peuple juif tout entier commençait à disparaître. Par monceaux, des hommes, des femmes, des enfants étaient comme du bestial, parqués dans des camps avant d’être jetés au feu. On visait un monde où seraient abolies les différences et où tous seraient soumis aux mêmes impératifs et au même Führer.
Un gigantesque univers
concentrationnaire
C’est encore une autre forme de totalitarisme qui, en même temps que le nazisme, se développait en Russie. Il illustre à merveille le drame de la condition humaine ! L’histoire d’Ivan Karamazov l’avait bien montré, en se libérant de Dieu, non seulement l’humanité a été incapable de faire usage de la liberté qu’elle avait cru arracher au Tout-Puissant mais elle n’a réussi qu’à engendrer le pire. La déesse raison avait écarté le Dieu de Jésus pour soumettre les hommes au pouvoir de l’argent. En même temps qu’elle construisait des tanks, des canons, des bombardiers et des armes de plus en plus performantes, elle a fait naître dans bien des pays une foule de miséreux, esclaves des puissants de ce monde. On les appelle des prolétaires. Le monde a eu la chance que des yeux s’ouvrent sur ces situations intolérables. Un philosophe athée, Karl Marx, a bien vu comment jouait ce passage incessant du monde des esclaves au monde des maîtres et du monde des maîtres à celui des esclaves. Il montrait qu’on pouvait mettre un terme à ce cycle infernal : entre les classes sociales, une guerre permanente est engagée. « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous » : vous serez les plus forts. Entrez dans la lutte ; elle fera advenir un monde où toutes les nations du monde seront réconciliées : « C’est la lutte finale/Groupons-nous et demain/ L’Internationale/sera le genre humain. » Certes Marx a redonné espoir au monde ouvrier qui a su faire face à ces situations violentes. Par exemple, en 1835, à Lyon, les ouvriers du textile – les Canuts – se sont insurgés contre leurs patrons bourgeois et surtout la « Commune », dans Paris et dans plusieurs villes, était une victoire du prolétariat. Mais les prolétaires ne purent se maintenir au pouvoir que pendant deux mois pour finir dans le sang, au « temps des cerises » de mai 1871.
Au siècle suivant, alors que la seconde guerre mondiale était encore à ses débuts, la Russie s’écartait du conflit. L’histoire connaissait une révolution de plus ; elle déboucherait sur la naissance du parti communiste international qui se fixait des objectifs mondiaux. Staline, s’appuyant sur l’enthousiasme des pauvres, sous prétexte de préparer le « grand soir » où commencerait la lutte qui conduirait la société sans classes, organisait un gigantesque univers concentrationnaire. Incarcérations, déportation, suspicions, exécutions faisaient de la Russie un pays d’où toute liberté avait disparu. Chez les militants de tous les pays, l’espoir d’un monde de justice rendait aveugle ; bien peu de communistes étaient capables de regarder en face cet enfer. Le nombre des victimes du stalinisme était de beaucoup supérieur à celui du régime hitlérien.
Ce régime a disparu, même s’il se maintient encore dans quelques pays comme la Corée du Nord. Mais la violence est toujours bien vivante. On a vu des peuples d’Europe, à peine le second conflit terminé, partir en guerre pour maintenir leurs pouvoirs sur les peuples colonisé : avec les massacres de Sétif, le 8 mai 1945, débutait un long et triste conflit entre la France et l’Algérie. Au Rwanda ou en Serbie on a vu de nouveaux génocides. En ce printemps 2018, au bout de 7 ans de guerre, la Syrie est à feu et à sang.
L’Occident croyait avoir perdu son Dieu lorsque celui des musulmans s’est réveillé. Depuis le Pakistan et l’Afghanistan jusqu’aux pays du Levant, en passant par le Maghreb et l’Afrique, l’Amérique et l’Europe, au nom d’Allah on sème la mort pour imposer l’islam au monde entier. La confiance en « Celui qui trône dans les cieux » est telle qu’on s’en est même pris au Géant américain sans craindre de perdre sa vie. On tue pour parvenir à des jouissances paradisiaques promises dans le livre saint ! En Orient comme en Occident, en se réclamant de Dieu, on confond piété et cruauté. Sortant de l’esclavage auquel ils avaient été soumis, les Juifs, forts des promesses de Iahvé, écrasent le peuple palestinien pour l’écraser. Le Dieu d’Abraham, le Dieu des Juifs, des chrétiens et des musulmans, le Dieu UN, n’est-il pas la cause première du drame humain ?
« Dieu a fait l’homme à son image et l’homme le lui a bien rendu », disait Voltaire. Il est vrai que de l’unité qu’il veut construire, l’homme en a fait l’image de son Dieu tout comme, dans le désert, les hébreux avaient mis leurs richesses en commun pour en faire un Veau d’or, objet de leur vénération. L’unité dont l’homme est capable consiste à mettre autrui sous ses pieds pour faire un seul corps dont chacun veut être la tête, à l’image de l’Unité du Seigneur Dieu. Ainsi, au nom de Dieu, les Rois veulent-ils dominer leurs sujets et les Empereurs des nations veulent se soumettre le monde entier : l’Empereur de Byzance avait fait du Christ dont il se voulait le ministre, le roi de l’univers, Pantocrator !
Malgré la disparition du Dieu des européens, la visée totalitaire du monde est plus violente que jamais. Aujourd’hui deux puissances se veulent conquérantes. D’un côté un Calife auto proclamé appelle l’islam à la Guerre Sainte pour soumettre le monde afin que l’islam embrasse l’univers pour en faire un seul tout. Ce faisant il enfante la mort. De l’autre, le Dieu argent étend ses marchés partout dans le monde, entraînant la transformation des cultures traditionnelles pour les soumettre à un langage unique. Ce faisant, ce qu’on appelle « mondialisation » accroît, d’une manière démoniaque, la division entre les riches et les pauvres, les puissants et les faibles, les maîtres et les esclaves.
Jésus pleura
Les Evangiles nous rapportent qu’en arrivant à Jérusalem, au moment où les Grands prêtres allaient bientôt mettre la main sur lui pour le conduire au gibet, Jésus regarda la Ville. Prenant conscience des souffrances de son peuple, du pouvoir d’un empire qui l’écrasait, des rivalités entre les castes qui s’opposaient -Pharisiens, Hérodiens, Scribes, Zélotes, Grands prêtres – et écrasaient les faibles, Jésus pleura. Devant tant de scènes de violences qui s’étalent chaque jour sur nos écrans de télévision, devant les drames des pays en guerre ou qui souffrent de la faim, devant les foules de ceux qui abandonnent leurs terres ingrates en implorant vainement les peuples privilégiés de les accueillir, comment ne pas pleurer nous aussi ?
Mais Jésus ne pouvait pas s’enfermer dans les larmes. Il s’est jeté à corps perdu dans sa passion afin de sauver l’amour. Sa mort, au cœur de l’histoire, est « un grand cri », un appel à Dieu et à l’humanité pour qu’on devienne capable d’ouvrir des chemins de la justice et de la paix. Le chrétien se doit d’entendre et de répondre. Une tâche lui est confiée. Elle est surhumaine et pourtant à la portée de tous les hommes !
Christine Fontaine