Chers amis musulmans,
La fête de l’Aïd el fitr marque la rupture du jeûne du mois du ramadan. S’il ne s’en est pas acquitté pendant le ramadan, le fidèle doit verser l’aumône de la rupture du jeûne (Zakat el fitr). Ainsi, pour tout musulman, ce temps de « retour à Dieu » serait mensonger s’il ne s’accompagnait d’un partage avec les plus démunis.
Plusieurs parmi nous ont été témoins de l’importance de votre élan de solidarité avec l’ensemble de la société. Il est pour vous tellement naturel que vous ne pensez pas à le faire connaître. Vous ne le souhaitez même pas. Il est cependant de notre devoir de dire ce que nous avons constaté à la mosquée Ennour de Gennevilliers. Ce n’est qu’un exemple de ce qui s’est vécu dans la plupart de mosquées en France.
Chaque année, pendant le ramadan, les personnes qui n’ont pas de quoi se nourrir sont accueillies pour le repas qui suit le coucher du soleil (l’iftar). Chaque samedi, un panier est proposé pour la semaine. Cette année 500 repas à emporter ont été distribués chaque soir, soit le double des années précédentes. Plus de 1300 paniers ont été donnés contre 800 environ dans le passé. Témoins de l’augmentation de la pauvreté, vous avez su agir avec une efficacité remarquable non seulement auprès de vos coreligionnaires mais au service de tous : 10% des bénéficiaires n’étaient pas musulmans.
Pour organiser ce service, vous n’avez pas été avares de votre temps. Huit cuisiniers étaient au travail dès le matin pour préparer les 500 plats du soir. Soixante-douze bénévoles se sont relayés chaque jour dont beaucoup de jeunes pour remplir le sac de l’iftar, composé du plat cuisiné, d’un sandwich et des accessoires (jus de fruit, dessert, gâteaux). Tous les musulmans de la mosquée ont participé à cet élan en versant la zakat pour acheter ces aliments.
Nous tenons à vous dire notre reconnaissance, à vous qui, sans publicité, avez contribué – au nom de votre foi – à combattre les injustices qui augmentent considérablement avec la crise actuelle. Vous savez répondre au mépris de certains par un surcroît de bienveillance et de solidarité à l’égard de tous.
En vous souhaitant bonne fête, comment ne pas vous dire simplement : MERCI !
Christine Fontaine, vice-présidente et Boutros Hallaq, secrétaire général,
au nom des chrétiens de « la Maison Islamo Chrétienne »