Morale familiale et mystique en christianisme
Michel Jondot

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Certes, la hiérarchie a élaboré tout un système d’interdits autour de la morale familiale.
Ceci ne doit pas nous faire oublier l’attitude de Jésus qui,
plutôt que de multiplier les préceptes,
met en garde contre «la dureté du coeur».

La famille en mutation

Manifestement la famille est en pleine mutation : la société et l’Eglise ne cessent de faire face à des situations inédites qui posent des questions nouvelles.

Les chiffres donnent à réfléchir. Cinq millions de personnes en France vivent en concubinage. Le nombre des couples qui divorcent va croissant, entraînant des situations inconfortables : un million de familles sont composées d’un seul parent. Ce chiffre a triplé en l’espace de quarante ans.

Les pratiques touchant la morale familiale se modifient. A la veille des bouleversements de mai 1968, une loi autorisait l’usage des contraceptifs, abrogeant les interdits remontant aux années 1920. Quelques années plus tard, la loi Veil dépénalisait l’avortement. Non seulement elle l’autorisait pour des raisons médicales (IMG  : Interdiction Médicale de Grossesse) mais aussi pour respecter, à l’intérieur de certaines conditions, la volonté de la femme enceinte (IVG : interruption volontaire de grossesse).

En 1999 naissait le Pacte Civil de Solidarité (PACS), officialisant, à côté du mariage civil, une deuxième forme de contrat pour un couple, qu’il soit composé de personnes de sexes opposés ou non. Ainsi pouvaient être reconnues beaucoup d’unions homosexuelles : des hommes et des femmes vivant un amour réel acquéraient une reconnaissance sociale dont le manque les faisait souffrir. Le nombre des couples dits «  pacsés » rejoignait bientôt celui des mariages traditionnels. Avec la reconnaissance de l’homosexualité, naissaient bientôt d’autres exigences  : pourquoi écarter un couple d’hommes ou un couple de femmes du mariage proprement dit ? Pourquoi les écarter du fait d’être parents et d’avoir à élever des enfants ? Insémination artificielle, mères porteuses, adoption : les moyens ne manquent pas pour faire en sorte qu’un couple puisse assumer les tâches d’éducation reconnues aux parents des familles traditionnelles. La question sera bientôt résolue en France : cela fait partie du programme de l’actuel Président de la République. Elle l’est déjà dans dix pays dont sept européens : la Norvège, le Portugal, l’Islande, les Pays-Bas, la Belgique, l’Espagne. En Suède obligation est faite aux pasteurs de ne pas opposer un refus à une demande de célébration religieuse. Hors Europe, trois autres pays sont à signaler  : Canada, Afrique du Sud, Argentine.

Manifestement, le problème est mondial ; voyons-y le symptôme d’une mutation culturelle qui interroge la conscience.

La morale catholique

Le chrétien doit-il se contenter d’écouter les avis, les conseils et les interdits de la hiérarchie ?

On connaît suffisamment les positions catholiques concernant la famille. N’enfermons pas l’Eglise dans ses positions moralisatrices. Elle véhicule une vision mystique des relations, en particulier des relations familiales, dont il faudra parler plus bas.

N’hésitons pourtant pas à regretter sa difficulté à s’adapter. Ses positions au sujet de la limitation des naissances sont, bien sûr, contestables  ; seules des méthodes naturelles de contrôle sont autorisées dont on sait qu’elles sont peu efficaces. Qu’importe aux yeux du magistère  ! L’idéal, pour un couple, à en croire bien des chrétiens fervents, est d’avoir une nombreuse progéniture. Certains pensent que les familles qui comptent beaucoup d’enfants permettraient d’accroître la présence chrétienne en un pays en voie de grande sécularisation. Mais la politique du logement ne permet pas, dans la plupart des cas, de faire face à l’accueil de nombreux enfants. La loi Neuwirth qui a autorisé l’usage du préservatif, a beaucoup heurté les autorités catholiques et les sanctions sont sévères contre celles qui ont recours à l’IVG, à leurs complices et aux médecins ou gynécologues qui pratiquent l’avortement. On peut comprendre ce souci de défendre la vie ; déplorons pourtant que ce problème ne soit pas abordé d’une façon plus libératrice et moins culpabilisante. On oublie que les jeunes chrétiens sont aux prises avec une morale laïque où les repères moraux se sont déplacés. La société les oriente : on ne peut attendre que tous nos contemporains, devant des situations délicates, soient des experts en casuistique, capables de faire la distinction entre ce qui est interdit pour les uns et permis pour les autres.

Les relations sexuelles, en principe, ne sont autorisées, chez les catholiques, qu’à l’intérieur d’une volonté de faire grandir une famille bien officiellement reconnue. Ceci se comprenait à l’intérieur d’une société où les naissances ne pouvaient être contrôlées  ; seul un cadre familial permettait d’accueillir et de légitimer un nouvel enfant et de lui fournir un avenir. Lorsqu’on peut maîtriser la natalité, l’exercice de la sexualité se modifie. Désormais les interdits d’autrefois ont disparu ; souvent, garçons et filles, dès la puberté, se rencontrent librement. Sans doute l’Eglise a-t-elle des raisons de déplorer que la rencontre sexuelle soit banalisée de la sorte. Toujours est-il qu’on peut regretter que le Magistère sache mal articuler les convictions chrétiennes sur une culture en pleine transformation.

Le Magistère catholique s'inquiète

Reconnaissons que l’Eglise de France, non sans audace souvent, sait reconnaître les injustices sociales dont souffre la famille. Tout récemment – ce n’est qu’un exemple entre tant d’autres – le 13 septembre 2012, la commission permanente de l’épiscopat dénonçait l’attitude des pouvoirs publics à l’égard des familles de Rom déplacées sans le moindre respect : « Nous appelons à dépasser les préjugés pour aider ces familles à sortir de la marginalité ».

Face à l’ouverture du mariage aux couples homosexuels, la hiérarchie catholique s’inquiète. On peut comprendre les propos du Cardinal André Vingt-Trois. Il est attentif au problème réel que pose, pour la société, l’avenir d’enfants ayant grandi entre parents du même sexe. Nous sommes en démocratie ; pour cette raison, on ne peut lui contester le droit d’avoir des opinions et de les exprimer. Etait-il opportun de les imposer sans nuances à l’ensemble de l’Eglise de France à toutes les messes du 15 août 2012 ? Ne donnait-il pas l’impression, à l’ensemble du pays, que la morale de l’Eglise doit être reconnue par tous ? On sait que les chrétiens, tout comme leurs contemporains, sont partagés sur le sujet. Certains pensent autrement que lui : ne conviendrait-il pas de les entendre ? Le Cardinal Barbarin, lui aussi, a eu, de façon plus informelle, l’occasion de s’exprimer. On ne peut que regretter le ton de ses propos. Pourquoi alimenter les risques d’islamophobie en affirmant qu’à force de tirer sur la corde, on finira par vouloir faire des couples à trois ou quatre ? Etait-ce une allusion aux risques de polygamie attachés à la présence musulmane ou africaine ? Il est à craindre que, ce disant, il n’ait alimenté la politique du Front National. Bien des Français ont qualifié de haineux les mots avec lesquels il évoquait le risque de légaliser l’inceste. Ils y voient, de la part d’un Cardinal, la marque d’un profond mépris à l’égard des homosexuels dont les mœurs se rapprocheraient de l’animalité.

Plus globalement, sous l’influence du thérapeute officiel de l’épiscopat, l’Eglise de France appelle à la compassion. L’homosexualité serait une infirmité entraînant beaucoup de souffrances, invitant l’Eglise à la pitié. Attitude insoutenable de la part des intéressés ; ils réclament d’être reconnus dans leur particularité sans condescendance !

Au temps de Jésus

A travers ces hésitations, dans la société comme dans l’Eglise, le chrétien, bien sûr, ne peut manquer de se référer au comportement de Jésus ; celui-ci n’est pas un législateur. Il a vécu dans une société particulière sans en contester les fondements mais avec une liberté souveraine et dans un Esprit dont le disciple d’aujourd’hui est invité à s’imprégner.

La famille en Palestine, au temps de Jésus, était de type profondément patriarcal que peu d’Européens supporteraient. En parlant de la famille de Jésus – la Sainte Famille – on entretient un pieux imaginaire qui n’avait rien à voir avec la réalité. La femme était voilée  ; on ne devait pas la reconnaître dans les villes ou les villages et, quand elle se déplaçait, elle devait demeurer inaperçue. L’Evangile nous rapporte cette histoire d’une femme souffrant de pertes de sang, perdue dans la foule et se disant que si elle effleurait discrètement le manteau de Jésus elle pourrait être guérie. En réalité, elle fut repérée ; on nous dit qu’alors elle fut « craintive et tremblante ». Une femme, en effet, ne pouvait se faire remarquer : si ce n’était pas le cas, le mari avait le devoir de la répudier. Il était impensable que, dans la rue, une femme et un homme s’adressent la parole et, lorsqu’on connaît les usages de l’époque, on n’est pas étonné des réactions des disciples lorsqu’ils découvrent leur maître en conversation avec la Samaritaine, près d’un puits : « Ils s’étonnaient qu’il parle à une femme ». A la maison, filles et épouses se tenaient dans un espace distinct de celui des hommes ; elles devaient éviter tout regard masculin. La position de chacune était d’autant plus inconfortable que la polygamie était autorisée et créait des conditions de cohabitation souvent difficiles.

Ses tâches étaient absolument serviles : la femme devait appeler son mari « Maître » et l’on s’interrogeait sur la différence de condition entre une épouse et un esclave. Une formule juridique englobait dans un même ensemble : « Femmes, esclaves païens et enfants mineurs  ». D’un point-de-vue religieux les droits des uns et des autres, leurs places au Temple ou dans la synagogue ne pouvaient se confondre. L’homme pouvait répudier sa femme mais la réciproque n’existait pas.

"Une seule chair"

Jésus n’a jamais remis explicitement en cause le fonctionnement social de la famille en son temps mais il était incapable de pactiser avec ce qu’avaient d’humiliant pour la femme les pratiques de son époque. A Cana, en Galilée, on le voit assister avec sa mère et ses disciples à des célébrations de mariage sans qu’il y prenne la parole de façon subversive. Aucun de ses discours ne conteste les structures de la société où il vit : faut-il voir une condamnation de la polygamie lorsque, face à une question concernant la répudiation, il cite le texte de la Genèse (« Il les fit homme et femme. Ainsi donc l’homme quittera son père et sa mère et les deux ne feront qu’une seule chair») ? On peut en discuter.

Ce qui est sûr, c’est qu’à son contact, les femmes échappent à l’aliénation qui les étouffe. Une femme ne doit pas être reconnue par un homme ? Au contact de Jésus, les interdits s’effacent et elles sont plusieurs à se mêler au groupe des disciples ; elles s’appelaient Marie de Magdala, Jeanne, femme de Chouza, Suzanne et plusieurs autres qui les assistaient de leurs biens (Luc 8, 1-3). Même les prostituées ont droit à son respect ; pour reprendre le mot du Père Duval, il leur redonne « un cœur de reine ». Cette liberté, bien sûr, a ses conditions : elle suppose la pureté du cœur. Si la concupiscence habite l’homme qui porte les yeux sur une femme, la liberté s’envole et fait place à une forme d’adultère. Cette référence au cœur est sans doute ce qu’il faut retenir de la réponse à ceux qui l’interrogent sur le divorce ; celui-ci n’est permis qu’à cause de cette dureté du cœur qui seule est réprouvée.

« Dureté du cœur » : que faut-il entendre par cette expression  ? Le comportement de Jésus le fait apparaître par contraste. C’est avec beaucoup de tendresse que Jésus entre dans les relations familiales de ses amis. Deux sœurs et un frère, Marthe, Marie, Lazare vivaient dans la même maison. Jésus avait une intense affection non seulement pour chacun d’eux mais pour leur relation fraternelle : il était reçu chez eux. Lorsque Lazare vint à mourir, lorsqu’auprès du tombeau, il vit la douleur des sœurs, on nous dit qu’il éclata en sanglots. «  Voyez comme il l’aimait ! » disaient les témoins de la scène. Le mot « amour », en effet, désigne bien ce respect qu’il éprouve pour les liens de dépendance qui unissent les membres d’une même famille lorsqu’ils sont solidaires. Il est plein de sollicitude pour la belle-mère de Simon touchée par la fièvre. L’angoisse d’un père pour sa fille malade, comme c’est le cas pour un certain Jaïre, un responsable de synagogue, ou encore les larmes d’une veuve devant le cercueil de son fils unique le remuent jusqu’aux entrailles.

Jésus avait une famille ; les « proches » dont parlent les Evangiles étaient-ils des frères et des sœurs ? La question est controversée. Toujours est-il qu’ils sont assez près les uns des autres pour que sa mère et les siens s’inquiètent à son sujet : « Sa mère et ses frères se tenaient dehors, cherchant à lui parler ». La réplique de Jésus est surprenante. Il prend ses distances par rapport aux siens : « Qui est ma mère et qui sont mes frères ? Et, tendant sa main vers ses disciples, il dit : « Voici ma mère et mes frères ». Cette réaction est à rapprocher de ces propos étonnants : « N’allez pas croire que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix mais le glaive. Car je suis venu opposer l’homme à son père, la fille à sa mère et la bru à sa belle-mère… » Et il ajoute : « Qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi. Qui aime son fils et sa fille plus que moi n’est pas digne de moi. » Comment comprendre ?

Entre l'un et l'autre

Lorsqu’entre deux personnes humaines, un lien s’établit, nécessairement on trouve un troisième terme. Que serait la relation d’une mère à son fils si elle s’arrêtait à la période de l’allaitement ? L’entrée dans le langage du bébé permettra l’ouverture vers le père et vers l’environnement familial et social. Quelque chose de ce genre se produit en toute alliance humaine. L’attrait mutuel d’un homme et d’une femme n’a pas d’avenir ou n’aboutit qu’à une relation étriquée si n’existe pas entre l’un et l’autre un projet commun qui les dépasse, en l’occurrence la volonté de construire un foyer et d’avoir une descendance. Ceci peut déjà être comparé à un glaive : la relation humaine ne va pas sans une certaine coupure qui préserve de la confusion.

Les buts que peuvent se fixer des sujets humains, ce au nom de quoi ils s’allient, que ce soit pour fonder une famille ou tout autre regroupement, est limité. André Gide l’avait bien compris  : «  Familles, je vous hais ! Foyers clos, portes refermées, possessions jalouses du bonheur ! » Jésus vient proposer d’être entre nous, dans nos alliances humaines, le terme qui, au milieu des sociétés humaines, ouvre les portes par-delà toutes les clôtures, par-delà tous les échecs ou, pour reprendre son propre vocabulaire, par-delà toutes les croix  : « Qui ne prend pas sa croix et ne suit pas derrière moi n’est pas digne de moi ! »

Dans la scène que nous évoquions, lorsque la mère de Jésus et ses frères tentent de l’approcher, il a cette parole : « Qui est ma mère et qui sont mes frères ? » Et, tendant sa main vers ses disciples, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Car quiconque fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là m’est un frère et une sœur et une mère  ». Jésus, répétons-le, rejoint avec une infinie tendresse tous les types de relations familiales qu’il lui est donné de rencontrer. Il tente de révéler qu’à travers ces alliances humaines, l’alliance avec un Autre qu’il appelle Père est possible non pour raturer les premières mais pour leur donner une dimension mystique. Lorsque Jésus lui-même, pris dans l’alliance avec ses disciples, touchera les limites de son existence mortelle, il dira à ses amis : « Qui me voit, voit le Père ». De même, au cœur des liens qui tissent l’humanité, il invite à reconnaître le désir qu’un Autre a de nous et qu’il sera toujours possible de rejoindre par-delà toutes les difficultés rencontrées, par-delà la mort elle-même.

Quand on entend ces propos de Jésus, il n’est plus difficile de comprendre dans quelle cohérence spirituelle l’Eglise envisage la famille en sa source, à savoir l’union de l’homme et de la femme. En premier lieu, bien sûr, elle honore la parole qu’échangent deux personnes humaines et qui repose sur une confiance mutuelle. Par ailleurs, elle envisage le but qui motive l’engagement ; sans cette volonté d’avoir une descendance, le lien entre les intéressés aurait une autre portée. Enfin, pour ceux qui s’engagent dans la foi, l’Eglise considère la famille qui naît comme un mystère que traduit le mot « sacrement ». La volonté qui conjoint les personnes est le point de rencontre entre le désir de Celui que Jésus appelait Père et celui qui conduit les époux à se donner et à se recevoir. Le dernier mot de Jésus sur la croix est un cri qui appelle « Père ». L’amour que les époux se disent en est l’écho.

Eglise et société

Bien évidemment, par rapport aux questions contemporaines, l’Eglise ne peut imposer sa manière de voir dans la société où elle vit. Néanmoins, l’Esprit de Jésus l’empêche de porter un jugement sévère sur les comportements nouveaux dont elle est témoin (divorces, avortements etc…). Faire de la morale relèverait de cette « dureté du cœur » dont Jésus voulait libérer ses contemporains. Il est du devoir de tous les hommes, à commencer par celui des hommes d’Eglise, de créer les conditions pour que le poids des lois s’allège. La vie en société devrait être pour chacun ce que désirait Jésus pour ses contemporains : « Mon joug est doux et mon fardeau léger ! » Certes, l’Eglise a ses lois mais, plus fondamentalement elle a un message qui est d’abord une « Bonne nouvelle ».

Que penser des nouveaux comportements engageant la sexualité ? Que la famille ne soit plus le seul lieu où les relations sexuelles sont possibles est un fait contre lequel personne ne peut rien. Que les interdits touchant la limitation des naissances ne correspondent plus aux conditions de vie contemporaines est une évidence que nul ne peut nier.

En revanche, lorsqu’on prend conscience que le mystère chrétien repose sur l’histoire charnelle de Jésus, nous nous devons de résister devant la tentation de banaliser la rencontre des corps. Dieu a parlé par le corps de son fils. Notre corps est parole pour autrui. L’acte de parler nous arrache à la pure animalité : apprenons le langage du corps. Apprenons aux jeunes à user de la sexualité comme d’un langage.

Nous ne prendrons pas parti pour ou contre le mariage des homosexuels. Certes, les problèmes d’éducation des enfants posent des questions difficiles aux juristes, aux éducateurs et aux psychologues. Les théologiens catholiques s’expriment assez peu, nous semble-t-il. Quoi qu’il en soit, nous souhaitons que l’existence de familles d’un nouveau type n’entraîne pas de condamnation ni d’exclusion. Il est fini le temps où les pays d’ancienne chrétienté avaient des mœurs reconnues de manière universelle.

Pour terminer, il convient de préciser fortement que les questions liées à la famille ne sont pas d’abord des questions de morale personnelle; elles sont d’ordre social. La politique du logement pratiquée dans beaucoup de communes empêche le fonctionnement normal des relations familiales. Le comportement de certains élus devrait être dénoncé par l’Eglise avec grande sévérité. On pourrait faire une longue liste des questions familiales liées aux conditions de logement. Elles sont plus urgentes à régler que les questions liées à la sexualité mais elles intéressent moins l’opinion. C’est dommage  !

Michel Jondot
Dessins d'Adrian Frutiger



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