"Conférence mondiale sur le dialogue"
Madrid 2008
« Comment sauver l'humanité ? »

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Mohammed Benali et Michel Jondot, répondant à l'invitation de la Ligue Islamique Mondiale, ont participé à la Conférence internationale qui s'est tenue à Madrid, du 16 au 18 juillet 2008.



Le roi Abdullah d'Arabie Saoudite est à l'origine de cette manifestation. Lors de l'ouverture du Congrès Islamique, à la Mecque, en juin 2008, il s'exprimait en ces termes :

« Une idée a pris forme dans mon esprit. Elle consiste à inviter les représentants des religions révélées à se réunir en frères qui ont en commun la foi et la dévotion et qui se tournent vers un Dieu unique pour savoir comment sauver l'humanité de la situation qu'elle vit en ce moment.

J'ai soumis la question aux théologiens-ulémas du Royaume d'Arabie Saoudite qui l'ont accueillie avec satisfaction : « louange soit rendue à Allah ! » Par ailleurs, je me suis rendu au Vatican où j'ai rencontré le Pape. Je le remercie car ce fut pour moi une rencontre inoubliable, d'homme à homme. Je lui ai fait part de l'idée de me tourner vers Allah - « à lui grandeur et puissances » - et vers les préceptes des religions révélées...

Nous nous retrouverons avec nos frères de toutes les confessions et avec ceux qui, de par leur humanité et leur moralité, représentent le bien. Nous nous mettrons d'accord sur les moyens susceptibles de protéger l'humanité des excès dont elle est victime, même de la part de coreligionnaires et nous soulignerons les principes moraux, les principes de sincérité et de loyauté ainsi que les valeurs familiales qui nous unissent. Si nous nous réunissons et si, grâce à Dieu, nous parvenons à un accord sur tout ce qui est le bien pour tous, j'irai l'annoncer à la tribune des Nations-Unies ».



Cette rencontre du Congrès Islamique International se concluait par un «Communiqué de La Mecque», soulignant l'importance du dialogue dans le Coran et la tradition de l'islam. La rencontre de Madrid était la réponse à cet appel.

Tous les continents et toutes les langues étaient au rendez-vous : 200 personnes représentant non seulement les trois religions monothéistes mais toutes les sagesses asiatiques. Le Cardinal Jean-Louis Tauran, Président du Conseil Pontifical pour le dialogue interreligieux, tenait la place de Benoît XVI retenu à Sydney par les Journées Mondiales de la Jeunesse. Apparemment Mohammed Benali et Michel Jondot étaient les seuls représentants du dialogue islamo-chrétien en France. L'un et l'autre ont été frappés par la qualité de l'accueil ; celui-ci était digne de la tradition d'hospitalité attachée à l'Islam. Il convient de souligner le soutien de sa Majesté Juan-Carlos, accompagné du Premier ministre, Monsieur Zapatero. Le roi d'Espagne, en effet, accueillait le congrès en son palais pour la cérémonie d'ouverture.

Il n'est pas possible, dans le cadre de cet article, de résumer les nombreuses interventions. Remarquons pourtant que, par-delà toutes les différences culturelles et idéologiques, elles témoignèrent d'un même désir, à l'échelon planétaire, d'oeuvrer pour le bonheur de l'humanité, le respect des Droits de l'homme, le maintien et la promotion de valeurs menacées aujourd'hui par la drogue, la permissivité ou le pillage de l'environnement.

Le ton avait été donné lors de l'allocution du Docteur Abdullah Atturky, Secrétaire Général de la Ligue Islamique mondiale, lors de la cérémonie d'ouverture :

« Nous lançons un appel solennel aux différentes religions, cultures et civilisations, ainsi qu'à tous ceux qui souhaitent se joindre à nous dans les efforts que nous fournissons afin de concrétiser le bonheur des gens, pour instaurer un dialogue fructueux dans lequel sont réunies toutes les conditions de son succès telles que la détermination, la sincérité, la volonté et la coopération dans la réalisation de programmes communs. Ces derniers ne seront profitables que s'ils contribuent activement à la prospérité de l'humanité, que s'ils résolvent les problèmes auxquels elle est confrontée, s'ils réduisent les tensions entre les différents groupes religieux, s'ils éradiquent l'injustice, l'animosité et tout ce qui prive les peuples de leurs droits légitimes et fondamentaux sans lesquels une vie harmonieuses est impossible ».



Ces journées auront-elles été un beau feu de paille sans lendemain ?

En réalité, elles ont été conclues par une « Déclaration commune » qui donne à espérer. Celle-ci énonce un certain nombre de principes dont nous soulignons le troisième : « La diversité des cultures et des civilisations dans ce monde est un des miracles de Dieu et un moyen de progrès et prospérité pour l'humanité ». Le texte formule aussi un certain nombre d'impératifs ; citons-en deux : « Lutter contre les théories qui considèrent inéluctable le choc des civilisations » ; « Travailler à la parution d'un document publié par les organisations internationales officielles et populaires, lequel édicte que l'atteinte aux religions et à leurs symboles constitue un crime passible de sanctions pénales ». Enfin le texte énumère cinq moyens pour donner consistance à un dialogue efficace. Un groupe de travail sera mis en place pour étudier les obstacles à la rencontre. On en appelle à la « coopération entre les organismes religieux » pour s'opposer aux diverses formes de désordre moral. Les adeptes de toutes les religions sont invités à inclure les questions du dialogue dans leurs programmes d'éducation auprès des jeunes. Le dernier moyen envisagé est sans doute le plus ambitieux : « Inviter l'Assemblée Générale des Nations Unies à entériner les conclusions de cette Conférence et les exploiter pour promouvoir le dialogue entre les adeptes des religions, des civilisations et des cultures par le biais de la réunion d'une session spéciale sur le dialogue. Les participants souhaitent que le Serviteur des Deux saintes Mosquées fasse en sorte que cette session se réunisse à la première occasion offerte ».



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