Les aliments dans le Coran et les hadîths
Fatima Chbibane Bennaçar
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Fatima Chbibane Bennaçar nous introduit dans le lien fort que les croyants de l’islam entretiennent avec certains aliments particuliers, jugés bénis de Dieu. Grâce à elle, c’est tout un pan du monde intime des musulmans qui nous est révélé.

Depuis le début de son existence et jusqu’à présent, l’homme a toujours sélectionné l’aliment qu’il a jugé utile pour sa survie. Il a mis beaucoup de temps à adapter et à rendre domestique ce qui était offert par la nature. Puis, en fonction de sa culture, sa tradition et sa religion, il a légiféré sur les catégories, sur l’aliment nécessaire, agréable, utile voire licite ou illicite, sacré ou profane. Il a établi des règles strictes de codification sur la façon de se nourrir et d’apprêter les aliments. Il a obligé ainsi des générations entières à intérioriser un certain goût et à avoir des habitudes alimentaires préétablies. L’alimentation est devenue alors facteur constitutif de l’identité culturelle, loin de la question philosophique « on vit pour manger ou on mange pour vivre ». Outre les aliments interdits en islam, il existe des aliments dont le Coran et la Sounna (tradition du prophète) font l’éloge grâce à leurs vertus, leurs richesses et leurs bienfaits pour notre santé. Les aliments sont des bénédictions d’Allah que nous ne devons pas jeter d’autant qu’ils sont nourritures, remèdes et récompenses. Comme la plupart des religions, l’islam contient un certain nombre de prescriptions alimentaires qui sont formulées par le Coran et la Sounna et auxquelles se conforment les musulmans : « C’est LUI qui a fait descendre du ciel une eau pour boisson et arbres... blé, oliviers , palmiers et vigne... fruits… » S 14 V 11. Ces prescriptions offrent maintes similitudes avec celles du judaïsme. « Mangez donc de ce qu’Allah vous a attribué de licite et de bon. Et soyez reconnaissants pour les bienfaits d’Allah, si c’est Lui que vous adorez. » S 16, V 114. Parmi les aliments appréciés et recommandés il y a le miel, la datte, l’huile d’olives, la figue, la grenade, le lait, l’ail et tant d’autres.

Le miel : un prodige

Le miel jouit depuis toujours de la plus haute estime des hommes. Présent dans le Delta du Nil depuis plus de 4500 ans, le miel est un aliment universel qui est considéré comme un symbole important des cultures, des religions et des textes sacrés. Il est symbole de douceur dans le judaïsme : la Parole de Dieu est comparée au miel. Symbole de pureté chez les adorateurs de Mithra (dieu indo-iranien). Un don d’Allah et un remède en islam. Il est emblème de la science et de la poésie selon la conception traditionnelle. Il est abondamment abordé par les textes fondamentaux, la littérature et l’art. On évalue sa sapidité en le goûtant afin de percevoir l’intensité de ses différentes saveurs. S’il est perçu comme bon, il est qualifié de savoureux ou de goûteux.

En plus de sa consommation comme aliment, pour son goût et sa substance sucrée, le miel jouit d’une considération particulière car il est un bienfait divin et un remède. Le miel est un prodige qu’Allah a accordé à ses sujets. Grâce à ses vertus, il est utilisé depuis des siècles à travers le monde dans la médecine traditionnelle mais de plus en plus dans la médecine moderne. Son efficacité miraculeuse est révélée par le Coran et expliquée par les traditions ou les hadiths. Il existe toute une sourate appelée « Les abeilles » où l’on peut lire : « Et voilà ce que ton Seigneur révéla aux abeilles : Prenez des demeures dans les montagnes, les arbres, et les treillages que les hommes construisent, puis mangez de toutes espèces de fruits, et suivez les voies prescrites par votre Seigneur. De leur ventre, sort une liqueur, aux couleurs variées, dans laquelle il y a une guérison pour les hommes. Assurément, il y a vraiment là un Signe pour les gens qui réfléchissent » S16 V69-70. Le miel est aussi une récompense dans l’au-delà pour les pieux, les personnes qui sont attachées pieusement aux croyances. Aussi, dans la Sourate Muhammad on trouve : « Voici la description du Paradis qui a été promis aux pieux : il y a des fleuves d’eau (...), des fleuves de lait (...), et des fleuves de vin délicieux à boire, ainsi que des fleuves de miel purifié et toutes sortes de fruits... » S 26 V 15. Allah promet que le vin sera une récompense après la mort : « Les purs seront abreuvés d’un vin rare » dans S 83 V 25 ; « Et les gens de la droite; que sont les gens de la droite?....Ils seront parmi des jujubiers sans épines » S 56, V 27-28. De la même manière, Allah récompensera les meilleurs : « Et là, ils seront abreuvés d’une coupe dont le mélange sera de gingembre », S 76 V 17. Le gingembre, qui contient des colles grasses, amidon et huile volatile, est utile pour la digestion et gère les ténèbres de la vue analgésique. C’est un processeur pour les hémorroïdes, un expectorant. Il élimine la fièvre, soulage l’estomac et les intestins des gaz, aide à digérer les aliments. Il est bénéfique pour le foie et les poumons. Il dilate les vaisseaux sanguins.

Le miel : un remède. Le miel a certes des vertus nourrissantes mais ses qualités curatives sont très nombreuses. Il a été utilisé dès l’Antiquité pour embellir la peau et les cheveux. Il est anti-oxydant, anti-inflammatoire et antiseptique, avec des vertus calmantes et cicatrisantes pour les blessures. Grâce à sa richesse en potassium et à ses propriétés antibactériennes, le miel élimine les infections. Grâce à son efficacité thérapeutique, certains laboratoires modernes l’intègrent dans la composition et fabrication de leurs produits.

Le miel est également considéré comme un condiment ; il savoure toutes les cuisines du monde. Il sert aussi de conservateur des aliments. On le retrouve aussi dans les soins pour cheveux, les crèmes hydratantes, les baumes, et même dans des compléments alimentaires. Le miel demeure, selon les spécialistes, un « aliment-remède » contre plusieurs maladies et un moteur de restauration des forces et de la santé. Le prophète Mohammed aimait le miel et le sucre, d’après son épouse Aïcha. Par ailleurs, Al Boukhari rapporte ce hadith : « La guérison se trouve dans trois choses : le miel, Al-Hidjamah (la saignée) et la cautérisation ..., mais j’interdis à ma nation le recours à la cautérisation. »

Selon un autre hadith, Abdallâh Ibn Mas‘ûd écrit : « Il y a deux guérisons qui sont mentionnées dans le Coran : le Coran et le miel. Le Coran est une guérison de ce qu’il y a dans les poitrines et le miel est une guérison contre toutes les maladies. »

Abû Saîd al-Khudhrî rapporte qu’un homme est venu voir le Prophète : « Mon frère se plaint d’un mal de ventre. Le Prophète lui a dit : « Fais-lui boire du miel». L’homme est revenu une deuxième fois, le Prophète lui a redit : « Fais-lui boire du miel ». L’homme est revenu une troisième fois, le Prophète lui a redit : « Fais-lui boire du miel ». La quatrième fois, le Prophète lui a dit : « Allah a dit vrai et le ventre de ton frère a menti. Fais-lui boire du miel ». Alors il lui a donné du miel et il a guéri ».

Ce hadith est confirmé par ces deux versets : « Nous faisons descendre du Coran, ce qui est une guérison et une miséricorde pour les croyants »

La datte : une bénédiction

C’est l’un des plus anciens fruits connus. La grenade est sans doute apparue 4000 ans avant notre ère, on la trouve en Inde dès 2000 avant J.C. Et dès 1550, on en trouve de nombreuses représentations en Égypte, qui consommait d’ailleurs déjà un vin de grenade assez lourd et épais pour certains, assez léger pour d’autres. Elle est récoltée depuis des millénaires autour du bassin méditerranéen et largement utilisée au Moyen-Orient. Le jus de grenade, extrêmement riche en antioxydants, est un précieux allié santé. On lui prête notamment une action anti-cancéreuse, anti-inflammatoire et préventive quant aux troubles cardio-vasculaires. La grenade a la réputation d’améliorer la circulation sanguine et de faire baisser la tension artérielle, réduisant ainsi le risque de maladies cardio-vasculaires Outre son action anti-inflammatoire, la grenade est aussi réputée pour ses vertus prophylactiques contre certaines dégénérescences du cerveau susceptibles de favoriser les maladies d’Alzheimer ou de Parkinson.

La plus belle grenade est de sévère rougeur, croûte mince. Elle contient beaucoup de fer, d’eau et d’acide tannique, de sucres comme le mannitol et d’acide citrique, ce qui réduit l’acidité de l’urine, dissout les calculs rénaux et guérit la goutte. Ses graines et son cortex expulsent le ténia. Elle est bonne pour l’estomac car elle le renforce. Bénéfique à la gorge, la poitrine et les poumons. Bonne contre la toux.

Pour les musulmans, la grenade symbolise l’abondance, la prospérité et aussi la fécondité. La couleur rouge sang des graines et des fleurs est bien sûr la porteuse essentielle de telles symboliques. Ce fruit est présent au moment des labours et des récoltes. Il accompagne aussi la vie des femmes pour les aider à être fertiles. Pour le Prophète, la grenade est le fruit de l’arbre du paradis, tout comme la pomme dans l’Ancien Testament. Elle est aussi la métaphore de l’intégration de la multiplicité dans l’unité. « La grenade est le maître des fruits. Quiconque en mange une, met en colère son Satan pendant quarante jours. Il n’y a aucune grenade qui ne contienne pas une graine des grenades du Paradis. Aussi, si une graine venait à tomber (pendant que vous mangez une grenade), ramassez-la, car cette graine n’entre pas dans l’estomac d’un musulman sans l’éclairer pendant quarante matinées. »

« Mangez des grenades car pas une graine n’entre dans l’estomac sans éclairer le coeur et faire taire Satan. » Dans la sourate 6, verset 99, il est dit : « Nous faisons croître des jardins plantés de vignes, des oliviers et des grenadiers semblables ou différents les uns des autres. Considérez leurs fruits lorsqu’ils fructifient et qu’ils mûrissent. Voilà des signes pour un peuple qui croit. »

Puis dans cette même sourate, verset 142, Allah parle du grenadier en le citant parmi d’autres parce qu’ils sont indispensables à la vie : « C’est lui qui a fait croître des jardins en treilles ou non en treilles ; les palmiers et les céréales comme nourritures variées, les oliviers et les grenadiers semblables ou dissemblables. Mangez de leurs fruits quand ils en produisent : payez-en les droits le jour de la récolte. Ne commettez pas d’excès : Dieu n’aime pas ceux qui commettent des excès ». Depuis longtemps, la grenade est utilisée sous différentes formes en médecine traditionnelle pour traiter des maux comme les coliques et la diarrhée. Encore aujourd’hui, la communauté scientifique montre un grand intérêt pour ce fruit, et plus particulièrement en raison de son contenu élevé en composés antioxydants. Ainsi, plusieurs chercheurs se sont penchés sur les effets santé de la consommation de grenade et du jus qui en est extrait et sur les propriétés des parties comestibles de la grenade, soit ses graines et son jus. Dieu, exalté soit-il, dit en décrivant le paradis des élus : « Où l’on trouvera des fruits, et où pousseront palmiers et grenadiers ». S 55,V 69. Dans le Coran, les grenadiers, Punica granatum, sont mentionnés comme l’un des dons d’Allah : « Il a fait descendre l’eau du ciel. Nous suscitons ainsi la germination des plantes, et nous en suscitons la verdure où naissent les grains agglomérés et, de la spathe du palmier, les régimes de dattes qui pendent. Et des jardins de vignes, des oliviers, des grenadiers mêlés et différents. Regardez leurs fruits, quand ils donnent, et leur maturation. Oui, ce sont des signes pour un peuple qui croit. » S 6 V99. « Ils contiennent des fruits, des palmiers, et des grenadiers. » S 55, V 68. La grenade apparaît dans les trois religions monothéistes : elle est symbole d’amour, de fertilité et de prospérité dans la Grèce et la Rome antique, en Mésopotamie et même en Asie. L’islam assimile la grenade à l’abondance et à la fécondité. Mais elle est aussi considérée comme un antidote contre la haine, l’envie et la violence.

Le Maghreb a conservé de nombreux rites préislamiques se rattachant à la grenade, qui symbolisent abondance, prospérité et fécondité. Chez les berbères, le fruit est présent au moment des labours et dans toutes les étapes importantes de la vie d’une femme (mariage, naissance). Pour le Prophète, la grenade est le fruit de l’arbre du paradis. Pour les chiites, le jus de grenade symbolise les larmes de Fatima, la fille du Prophète, qu’elle versa à la mort de son fils Hussein, et les grains du fruit sont les larmes du Prophète lui-même. D’un point de vue soufi, la grenade symbolise le « jardin de l’Essence ».

L’huile d’olive

L’huile d’olive provient de l’olivier, arbre béni par Allah, qui peut vivre des centaines d’années et porter des fruits en permanence sans aucun effort humain. L’huile contient une grande quantité de protéines, de calcium, de sels de fer, de phosphore, de vitamines A et B. Elle est bonne pour le système digestif, le foie et ne provoque pas de maladies des artères et de la circulation sanguine. Elle est apaisante pour la peau et augmente la souplesse et renforce les cheveux. Il a été prouvé qu’elle contient les désinfectants les plus puissants contre les germes. Elle soigne les brûlures et les plaies cicatrisées. C’est aussi un anti-douleurs rhumatismales. Elle adoucit la peau et retarde le blanchissement des cheveux. L’eau des olives soigne les brûlures et raffermit les gencives. Les feuilles des oliviers soignent l’érysipèle (rougeur), le fourmillement et les ulcères sales et les urticaires. Elles empêchent également la sueur. L’olivier est cité plusieurs fois dans le Coran :

« Ainsi qu’ un arbre (l’olivier) qui pousse au Mont Sinaï, en produisant l’huile servant à oindre et où les mangeurs trempent leur pain. » S 23 V20. « Allah est la Lumière des cieux et de la terre. Sa lumière est semblable à une niche où se trouve une lampe. La lampe est dans un récipient de cristal et celui-ci ressemble à un astre de grand éclat ; son combustible vient d’un arbre béni : un olivier ni oriental ni occidental dont l’huile semble éclairer sans même que le feu la touche. Lumière sur lumière. Allah guide vers Sa lumière qui Il veut. Allah propose aux hommes des paraboles et Allah est Omniscient. » S 24 V 35.

Elle est citée aussi dans la Sounna grâce à ses nombreux bienfaits. D’après Abû Asîd : « Le Prophète conseille ses sujets : ‘‘Consommez de l’huile (d’olive) et frottez-vous en [le visage...] car elle provient d’un arbre béni.’’ Le Prophète Mohamad recommande de manger le vinaigre avec de l’huile car il est un excellent condiment. De la même manière, il recommande le melon en disant dans un hadith : « Aucune de vos femmes qui sont enceintes et mangent du melon n’échouera à avoir une descendance bonne dans la mine et dans le caractère ».

Les Figues

Si les figues ne furent pas mentionnées dans la Sounna, c’est parce qu’elles n’existaient pas dans le Hijâz et à Médine, car leur sol n’est pas propice au figuier. En revanche, nous trouvons leur présence dans le Coran dans la sourate intitulée « Le figuier ». Ce qui est authentique est qu’Allah a juré par le figuier connu par les gens : « Par le figuier et l’olivier » V1 S 95, en raison de ses nombreux avantages et bienfaits. Les meilleures figues sont les blanches à la peau mûre, elles dissipent les calculs des reins et de la vessie, et protègent contre les poisons. Elles sont plus nourrissantes que tous les autres fruits, elles sont utiles contre le rhume, les maux de gorge, les voies respiratoires, les ulcères de la bouche et de la gencive et de l’oesophage, elles nettoient le foie et la rate et purifient de l’humeur pituiteuse de l’estomac.

Les figues sèches sont nourrissantes et bonnes pour les nerfs et elles sont louables avec les noix et les amandes. Très riche en vitamines A, B, C et K, la figue contient une forte proportion de sucres et de sels comme le calcium, le phosphore et le fer et aussi une substance alcaline qui élimine l’acidité du corps et renforce ce dernier. Manger des figues à jeun est utile dans le traitement de la constipation. Très utile dans la production d’hémoglobine et le traitement de l’anémie. La figue est un vrai fortifiant, sa pulpe est ce qu’elle a de meilleur. Elle donne soif à ceux qui ont chaud et apaise la soif causée par la pituite salée.

Le pain, maître de la nourriture

Le pain est un des grands symboles de la civilisation humaine. Il rassemble les quatre éléments. La terre (farine et four) l’eau, l’air (levure) et le feu (cuisson). Il apparaît avec la sédentarisation il y a 20 à 50 000 ans, quand les chasseurs cueilleurs commencent à s’installer et doivent planter des céréales pour survivre dans un lieu fixe. Le pain est la nourriture essentielle de l’homme, qui lui donne l’énergie physique dont il a besoin. C’est la raison pour laquelle, sous une forme ou sous une autre, toutes les civilisations l’ont élevé à la hauteur d’un symbole de vie. Tandis que les chasseurs cueilleurs se séparaient et se retrouvaient au gré des affinités, il semblait absolument nécessaire à l’homme de tisser des liens stables et durables avec le groupe ou du moins le temps que la récolte se fasse … et ainsi d’année en année. Ainsi les groupes grossissent et c’est le début de la civilisation. Le pain est avec le sel un des symboles de ce vivre ensemble. On partage le sel comme le pain. Cette communion est le symbole d’un lien de fraternité que l’on ne doit pas trahir. C’est ce qu’exprimait un proverbe latin datant du Moyen-Âge : « Amicitia pactum salis », qui se traduit par « L’amitié est un pacte de sel ». D’ailleurs, Pactum salis, le pacte de sel, se retrouve plusieurs fois dans les livres saints, pour caractériser une alliance inviolable et sacrée, vraisemblablement par allusion au fait que le sel empêche la corruption des aliments.

Le pain est pour les musulmans une bénédiction d’Allah. Il est qualifié de « maître de la nourriture » par le Prophète, qui dit : « Il est conseillé de le consommer avec un aliment, si on en a la possibilité, comme la viande, la pastèque ou avec un condiment comme le vinaigre ou l’huile d’olive.» ; « C’est le maître de la nourriture des gens de la vie présente et de celle de l’au-delà. » (rapporté par Ibn Majah et d’autres). « Le ‘‘khall’’ (vinaigre) est un bon condiment ! » dans Sahîh Mouslim.

Le lait

Le lait est essentiellement formé de protéines, de carbohydrates, de graisse, de nombreux autres éléments, ainsi que de vitamines et d’eau. Tout cela est extrait de ce que mange et boit l’animal. C’est ce qui est décrit dans la sourate « Les abeilles » (S 16 V 66) : « En vérité, il y a dans vos troupeaux un enseignement. Nous vous donnons à boire ce qui, dans leur ventre tient le milieu entre le chyme et le sang : un lait pur, doux pour ceux qui le boivent. » ; « Nous avons tiré toute matière vivante de l’eau » S21, V3. Le Prophète a recommandé aux musulmans de boire du lait de vache. D’après ‘Abdullah Ibn Massoud, le Prophète dit : « Buvez le lait de vache ! La vache mange de tous les types de végétaux et le lait est un remède pour toutes les maladies. » Collecté dans Sahih Jami’ As-Saghir n°4059.

Le raisin

Des fruits des palmiers et des vignes, vous retirez une boisson enivrante et un aliment excellent. Il y a vraiment là un signe pour des gens qui raisonnent. » S 16 V 67 « Ils t’interrogent sur le vin et les jeux de hasard ; réponds-leur : tous deux comportent un grand péché, mais aussi des bienfaits pour les hommes. Cependant leurs méfaits sont supérieurs à leurs bienfaits » S 2 V 220. Les deux dernières sourates traitant du vin en font un des délices du paradis promis au niveau du Coran: « À l’image du paradis, qui a été promis aux fidèles, et où couleront des fleuves d’une eau incorruptible, des fleuves de lait au goût inaltérable, des fleuves de vins exquis » S 67 V 15.

Lentilles, ail, oignons et concombre

« Et [rappelez-vous] quand vous dites: ‘‘Ô Moïse, nous ne pouvons plus tolérer une seule nourriture. Prie donc ton Seigneur pour qu’Il nous fasse sortir de la terre ce qu’elle fait pousser, de ses légumes, ses concombres, son ail (ou blé), ses lentilles et ses oignons !’’ - Il vous répondit : ‘‘Voulez-vous échanger le meilleur pour le moins bon ? Descendez donc à n’importe quelle ville ; vous y trouverez certainement ce que vous demandez !’’ L’avilissement et la misère s’abattirent sur eux ; ils encoururent la colère d’Allah. Cela est parce qu’ils reniaient les révélations d’Allah, et qu’ils tuaient sans droit les prophètes. Cela parce qu’ils désobéissaient et transgressaient. » S 2 V 61. L’ail contient un certain nombre de composés chimiques importants pour la santé humaine et qui améliorent la résistance du corps aux maladies. Il soigne un grand nombre de maladies, il est considéré comme l’une des plantes médicinales les plus importantes connues jusqu’à présent. L’oignon et l’ail ont de très grandes propriétés pour le corps tout entier. Ils ont des qualités similaires qui sont très utiles dans de nombreuses situations. Voici quelques-unes des manières dont ils vont aider le système à rendre le sang plus fluide, retarder la formation de caillots sanguins, baisser le taux de glycémie, tuer les bactéries, purifier le sang, combattre les rhumes, baisser la tension artérielle, tonifier le coeur, agir en tant que diurétique et qu’expectorant.

La truffe blanche : nourriture miraculeuse

D’après Saîd Ibn Zayd Ibn Amr Ibn Nufayl : « J’ai entendu le Prophète dire : ‘‘La kama (un des noms de la truffe blanche) est une sorte de manne (nourriture miraculeuse envoyée aux enfants d’Israël dans le désert, en ce sens que cela vient sans être cultivé); son suc est un remède pour les yeux. » Sahih de Mouslim , Hadith N° 3816.

Dans la croyance populaire musulmane, le lait crée des liens de parenté indissociables et fait de ceux qui ont été nourris d’un même sein des « frères et soeurs de lait » : c’est-à-dire qu’une tierce personne qui donne le sein à d’autres enfants que les siens fait d’eux des parents, frères et soeurs de lait de ses propres enfants. Ce qui les empêchera plus tard de se marier entre eux. Par ailleurs, le lait, tout comme l’oeuf, est considéré par les Maghrébins et notamment les Marocains, comme un élément de pureté, de paix et de fraternité. Le lait, associé aux dattes, est encore présent dans le rituel de l’accueil de nouveaux visiteurs et des invités lors des mariages ou fiançailles.

De ce tour d’horizon des aliments cités voire recommandés par le Coran et les hadiths, force est de constater que ces aliments restent appréciables tant pour leurs qualités nutritionnelles que pour leurs qualités médicinales soit pour soigner ou embellir.

Fatima Chbibane Bennaçar


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