Je crois en Jésus
Christine Fontaine
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La vérité de Jésus se manifeste dans la profession de foi des chrétiens :
le Palestinien de Nazareth se rend présent à ses disciples
qui s'appuient sur le témoignage des quatre évangélistes.


Mon Seigneur et mon ami !

Je crois en Jésus ; il est à la fois mon Seigneur et mon ami.

Certes, il a vécu voici plus de deux mille ans, mais les Evangiles le rendent proche de moi. Ils me présentent ce Galiléen qui aime la nature, remarquant les nids des oiseaux et leur insouciance. Il admire les fleurs des champs ; il sait regarder le soleil couchant :signe, lorsqu'il est rouge, d'un lendemain lumineux; il peut reconnaître le terrain où tombent les graines, discerner le blé en herbe des herbes folles et le figuier qui devient stérile. Je comprends qu'il aimait la terre qui chante le travail du créateur et le ciel bleu qui raconte la gloire de Dieu. Les mots qui me présentent ce Nazaréen, me dit l'Eglise, sont paroles de Dieu et je le crois ; ils m'aident aujourd'hui à reconnaître à mon tour la trace des appels à la vie dont parle la Bible en ses premières pages. Le regard de Jésus ouvre mes propres yeux. Avec lui, j'aime la vie où je reconnais le travail du créateur.

Il brise les frontières

Il a vraiment partagé l'existence des hommes. On sort de l'humanité lorsque l'on crée des écarts entre les groupes et les personnes, lorsqu'on se replie sur une identité particulière, nationale ou religieuse. Jésus dénonce celui dont la porte est fermée et qui reste sourd aux plaintes de Lazare, le pauvre qui meurt près de sa demeure. Il a plaisir à prendre sa nourriture chez des amis très chers  : Lazare, Marthe et Marie. Mais il ouvre aussi la porte de la maison du pharisien dont il partage le repas, même s'il regrette sa rigidité. Il va manger « chez les publicains et les pécheurs » sans peur de choquer les gens honnêtes. Il brise les frontières. Ce juif qu'on dit de la race de David se promène du côté de Tyr et de Sidon, là où le judaïsme est méprisé ; par-delà les séparations ethniques et religieuses, il entend l'appel de l'étrangère, la Cananéenne dont la petite fille est malade. Ses compatriotes méprisaient les habitants de Samarie dont les origines ethniques et les pratiques religieuses étaient suspectes aux yeux des Juifs. Jésus, pour sa part, se sent parent du Samaritain qui soigne le blessé sur la route ou de la femme aux cinq maris à qui il demande à boire. Religieusement parlant, le Temple de Jérusalem et celui des Samaritains, sur le mont Garizim, sont à cent lieues l'un de l'autre. Par-delà cette distance, Jésus voit un lieu spirituel nouveau : « en esprit et en vérité ». C'est là que je le retrouve. Il a franchi les frontières du temps : « Je suis avec vous jusqu'à la fin des siècles », disait-il à ses disciples. Je comprends cette parole puisqu'il est avec moi aujourd'hui comme mon Seigneur, certes, mais surtout comme mon ami.

«Qui peut remettre les péchés ?»

En partageant l'histoire des hommes, il était bouleversé de rencontrer la détresse humaine. Il en avait, nous disent les Evangiles « les entrailles retournées ». Les foules se pressaient autour de lui pour entendre ses discours; il faut dire que son message était singulier. Jamais, disait-on, personne n'avait parlé comme cet homme. Les foules étaient touchées, en effet, parce que sa parole rendait la vue aux aveugles, redressait les paralysés, rendait aux mamans en deuil un fils perdu, redonnait droit de cité aux lépreux que la maladie mettait à l'écart. Ceux dont la conscience était trop lourde retrouvaient confiance en eux-mêmes. Un financier véreux, un certain Zachée, à son contact retrouve la joie et répare les injustices dont il se sent responsable à l'égard des pauvres. Une femme de mauvaise vie vient le trouver alors qu'il prenait son repas chez un pharisien. Elle n'a plus souci du regard des hommes ni du mépris des gens honnêtes. Elle vient à lui, pleine de tendresse reconnaissante en versant du parfum sur ses pieds. Jésus, pour reprendre les paroles d'un poète, lui avait donné « un coeur de reine ». On lui amène un jour un paralysé, étendu sur un brancard. Ceux qui le portaient n'avaient pas froid aux yeux. Plutôt que de fendre une foule compacte, ils montent sur le toit de la maison et font descendre, à l'aide de cordes, le grabataire jusqu'aux pieds de Jésus ! La réaction première de Jésus est de lui dire : « tes péchés sont remis ! ». Stupeur dans l'entourage ! « Qui peut remettre les péchés sinon Dieu seul?» Alors Jésus, pour montrer qu'il pouvait pardonner comme Dieu seul sait le faire, remet le malade sur ses pieds  : « Prends ton grabat et marche ! ». Ce Jésus dont le coeur est si tendrement humain est aussi le Seigneur qui vient manifester le désir de Dieu lui-même. Cet ami des hommes est leur Seigneur. Je crois en Lui : Il est mon ami et mon Seigneur.

Au nom de Jésus

Tout cela, me direz-vous est du passé  ; ces histoires ne sont peut-être que des légendes. Libre à chacun, en effet, d'accorder ou non du crédit à ces récits. Reste que ces textes qui parlent de Jésus traversent les siècles et continuent à bouleverser le monde. Au nom de Jésus, des hommes et des femmes entendent sa voix et se mettent à le suivre. « Viens, suis-moi », disait le Galiléen à qui voulait bien l'écouter. La parole est entendue au fil des siècles et jusqu'à aujourd'hui. C'est elle qui met François d'Assise en mouvement pour contester l'injustice dont l'apparition d'un monde marchand est la cause. Vincent de Paul, au nom de Jésus, crée des hôpitaux, prend en charge les enfants abandonnés. Le rêve évangélique de Martin Luther King a changé la face des Etats-Unis, Mère Teresa a humanisé la mort des pauvres dans les rues de Calcutta, Soeur Emmanuelle a redonné leur dignité aux chiffonniers du Caire. Il s'agit là de noms connus mais ils sont légion ceux et celles qui aujourd'hui, à travers le monde, donnent chair à la parole de Jésus. Pendant la guerre du Viêt-Cong, un village perdu sur les Hauts Plateaux du Viêt-Nam était maintenu dans une situation de pauvreté qui échappait à la conscience du monde entier. Qui connaît la transformation que ces populations ont connue tout simplement parce que deux bénédictines aux pieds nus, voulant vivre à la suite de Jésus et avec Lui, ont partagé leur sort ? On parle beaucoup des prêtres pédophiles et c'est sans doute un bien. Mais qui racontera la vie des religieuses perdues au milieu des bidonvilles des capitales d'Amérique latine ? On n'en finirait pas s'il fallait faire la liste de tous ceux qui, considérant que Jésus est leur ami et leur Seigneur, entendent sa voix. Grâce à eux une parole de Jésus garde toute son actualité. Pour réconforter Jean-Baptiste en prison, Jésus lui avait fait dire : « La bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. »

Jésus me rend libre

e crois en Jésus, je lui fais confiance parce qu'il me rend libre. La tentation est grande de vivre en esclave et de se soumettre inconditionnellement aux lois humaines, celles de la société comme celles de l'Eglise ou d'une autre religion, quelle qu'elle soit ! Jésus respectait la loi de ses compatriotes. « Je ne suis pas venu abolir la loi mais l'accomplir », disait-il. Il est bien vrai que nous sortons de l'humanité lorsque les lois s'effritent et sont méprisées. Mais quand la Loi empêche de vivre, il faut sauver la vie quitte à transgresser. La Loi juive interdit de faire quoi que ce soit lors du sabbat. Il se trouve que, partageant la réunion à la synagogue un jour comme celui-là, Jésus se trouva face à un homme qui avait la main paralysée. Face à ces juifs respectant scrupuleusement les interdits religieux, Jésus s'adressa à l'infirme  : «  Lève-toi et tiens-toi debout, au milieu ». Il rendit à l'homme l'usage de ses doigts au grand scandale de l'assemblée. Mieux vaut sauver la vie, même un jour de sabbat, plutôt que de la perdre ! Ceci scandalisait, il n'en avait cure : « Le sabbat est fait pour l'homme et non l'homme pour le sabbat ! » On reproche parfois à l'Eglise sa morale désuète. Elle condamne, par exemple, une certaine façon de limiter les naissances ; ses exigences concernant la sexualité et la fécondité sont parfois impossibles à respecter. Au croyant de les recevoir en se rappelant le comportement de Jésus et en inventant la meilleures manière d'honorer la vie. Dieu mise autant sur sa liberté que sur l'enseignement de l'Eglise !

La loi ou la croix ?

La liberté chrétienne apparaît à mes yeux de croyante au coeur des événements qui ont fait naître la foi chrétienne : la mort de Jésus sur la croix et sa résurrection. Il fut condamné précisément par la Loi qu'il voulait accomplir. « Nous avons une loi et d'après cette loi, il doit mourir ». Il est de fait que la Loi ne peut pas tout  ; lorsqu'il nous arrive de la transgresser, la conscience nous condamne quand ce ne sont pas les tribunaux. La faute est une image de la mort. En ce point, la Croix du Christ rejoint celui qui croit en Lui, tout pécheur qu'il soit. Quand la loi ne peut plus rien pour le pécheur, Jésus prend la place de la Loi et, traversant la mort pour ressusciter, il m'indique que le Père m'attend encore et me promet la vie. La résurrection de Jésus en effet, manifeste que la victoire sur la mort ou la victoire sur le péché sont un même mystère. Le péché n'est plus une entrave à la liberté ; je crois qu'il est dépassé comme la mort elle-même est dépassée par la vie nouvelle inaugurée par la Résurrection. Je crois en toi, Seigneur ; par-delà mon péché tu me fais signe, comme un ami, et tu m'ouvres l'avenir.

Heureux les pauvres !

Un mot désigne cette ouverture de l'avenir : Espérance. Je la vois briller dès les débuts de sa prédication. «  Voyant les foules, il gravit la montagne... Ses disciples s'approchèrent. Et, prenant la parole, il les enseignait en disant : « Heureux ceux qui ont une âme de pauvre, car le Royaume des cieux est à eux ». Commence alors ce texte des Béatitudes et cette mystérieuse promesse qui bouleverse tous les calculs humains. Où est-il ce Royaume promis ? Il ne se confond pas avec les sociétés que forgent les lois humaines pas même les lois révélées à Moïse ; il bouleverse toutes les images de bonheur que nous pouvons nous forger. Marie l'avait compris lorsqu'elle chantait sa joie en disant : « Il renverse les puissants de leur trône, il élève les humbles ; il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides ». Où est-il ce bonheur, où est-il ce royaume promis ? Il est « entre nous », à en croire Jésus. Il est caché comme le levain au milieu de la pâte ou comme la perle précieuse qu'un paysan a trouvée enfouie dans son champ. Il est ce qui met en marche tous ceux qui ont faim et soif de justice, tous ceux qui travaillent à la paix sans quitter la douceur ni céder à la violence ; il se manifeste lorsque subissant persécution et diffamation on demeure dans l'allégresse. Le Royaume se manifeste lorsqu'on reconnaît ses appels  ; la voix de Jésus se reconnaît là où celui qui a faim et soif se présente à nous, là où l'étranger est accueilli, là où celui qui est nu est recouvert du vêtement qui le réchauffe, là où le malade et le prisonnier sont visités, là où nous faisons reculer la précarité et grandir la vie.

Je crois en Jésus ; Il est mon Seigneur et le pauvre dont je deviens l'ami. Oui, je crois en toi, Jésus mais fais grandir en moi la foi!

Christine Fontaine


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