Esprit de famille
Philippe Kauffer

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Qu’elle soit monoparentale, homoparentale,
recomposée, traditionnelle,
qu’est-ce qui fait qu’une famille
se définisse comme famille ?

Pas de famille sans liberté :

Liberté de construire son identité au cœur des appartenances.
Liberté qui se situe entre dépendance et autonomie.
Liberté de choix. Déjà dans le rituel du mariage il faut s’assurer du libre consentement des époux : « choisissez-vous comme épouse… »
Mais la liberté demande un minimum de moyens, de droits effectivement applicables.
Enfin, elle demande discernement, pour éclairer notre conscience qui en dernier recours décidera de nos actes responsables.

Pas de famille sans fidélité :

Fidélité aux valeurs communes, familiales : « chez nous, les plus important, c’est… ». Fidélité aux membres de la famille, ritualisée par les nombreuses fêtes, les anniversaires de tous ordres. Une fidélité éprouvée quand les solidarités familiales deviennent essentielles.
Une fidélité respectueuse de l’autre, de son territoire, de son intimité. Une fidélité choisie et non imposée ou aveugle.

Pas de famille sans fécondité :

Un et un font trois. Le trois ce n’est pas forcément l’enfant, c’est la relation, la qualité émergente de la relation. Le tout est supérieur à la somme des parties. La famille est beaucoup plus que l’addition de tous ses membres. Non pas la famille dernier rempart contre une société dissolue, instable et incertaine, mais la famille productrice de valeurs universelles d’appartenance et de solidarité.

Pas de famille sans transmission et donc indissolubilité :

Exister, c’est transmettre.
Transmettre la vie et l’amour.
La vie, c’est déjà la reconnaître, et cela peut-être parfois difficile. Reconnaître la vie absolument unique et singulière de chacun qui à sa manière transforme le monde. Pas de transmission sans reconnaissance.
Transmettre l’amour, c’est comme transmettre l’Evangile à quelqu’un. C’est-à-dire lui confier pour qu’à travers son histoire, sa personnalité, il puisse y puiser, y mettre son grain de sel, et le transmettre à son tour.
Il ne s’agit pas d’endoctriner, mais de proposer comme Saint Augustin : « Aime et fais ce que tu veux. » Attention à l’ordre des choses. Cela ne signifie pas : je fais ce que je veux. Non, c’est d’abord en aimant que je découvrirai ce que je veux.

Alors, quand deux ou trois sont rassemblés…
L’esprit de famille est une tradition. Mais Paul Ricœur nous l’affirme : « Les traditions ne sont vivantes que si elles permettent d’inventer. »

Bonnes inventions !

Philippe Kauffer



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