Invitation de Saad ABSSI et Mohammed BENALI
Il nous aura fallu un an pour que nous puissions tenir nos promesses. En avril 2009, « Mes-Tissages » et « Ennour » espéraient que les travaux seraient suffisamment avancés pour que la commission de sécurité nous autorise à vous accueillir. Cela n'a pas été possible et nos amis ont eu la gentillesse de comprendre notre embarras. Nous les en remercions.
Cette fois, ça y est. La mosquée, inaugurée le 10 octobre dernier, vous ouvre son coeur et ses portes. Vous êtes vraiment attendus et nous avons
déjà pris nos dispositions pour que vous puissiez être assis confortablement et écouter sans difficultés ; la municipalité nous prête
500 chaises et met ses techniciens à notre disposition pour que soit assurée une bonne sonorisation. La collaboration avec la ville continue !
Beaucoup d'entre vous n'ont pas encore vu cette mosquée dont nous sommes fiers ; quelle joie pour nous de vous y accueillir et de vous la faire admirer.
Cette mosquée a une histoire qui mérite d'être racontée et réfléchie.
Elle est l'aboutissement de plusieurs années de concertation fraternelle entre tous les regroupements musulmans de Gennevilliers,
les élus de la municipalité et nos amis chrétiens. Elle donne à l'islam un visage digne, elle contribue à
la paix sociale de la ville, elle manifeste que la laïcité française n'est pas l'ennemie
des religions même si les conflits du passé restent encore vivaces dans les esprits.
La population suisse a connu récemment quelques difficultés : elle a écarté la possibilité de construire des minarets.
Il est vrai que les pays d'Europe sont à un tournant ; l'islam, en sortant des caves, change le paysage des villes en dressant
ses lieux de culte en des lieux où seuls les clochers avaient droit de cité. Les changements ne sont jamais confortables.
Les responsables politiques sont devant des questions qu'on n'imaginait pas voici un siècle, à l'heure où l'Etat et l'Eglise se séparaient.
Notre expérience, à cet égard, est exemplaire et mérite d'être regardée. Les religions dans la ville
posent en des termes nouveaux la question de la laïcité. La devise « vivre ensemble » est inséré dans notre logo,
mais cet impératif pose la question du « comment ».
Religions dans la ville et laïcité
Comment vivre ensemble?
Tel est le thème sur lequel nous vous invitons à réfléchir le samedi 10 avril, à partir de 14 h. à l'intérieur de la nouvelle mosquée construite en plein dans la ville. Ce problème rejoint les questions que se posent deux associations qui se sont tournées vers nous.
« Alethe » (Association libre d'Etudes Théologiques)
ses recherches actuelles s'articulent autour des questions éthiques nouvelles
et autour des relations interreligieuses.
« La Fontaine aux religions »
est implantée dans un quartier de Paris où la diversité religieuse
d'aujourd'hui est particulièrement visible (le 11ème arrondissement) ; elle a une expérience originale d'animation et de rencontre entre
les différentes familles spirituelles qui se côtoient.
Ensemble nous avons mis au point le déroulement de l'après-midi.
La réflexion sera éclairée par l'apport de deux experts bien connus.
Le Père Christian Delorme
qu'on appelle « le curé des Minguettes », du nom d'un quartier sensible de la région lyonnaise.
Il s'est fait connaître par « la marche des Beurs » en 1983. Auteur de nombreux ouvrages sur le dialogue interreligieux,
il fait autorité dans le pays à propos de la rencontre de l'islam et de l'Eglise.
Tareq Oubrou,
d'origine marocaine, a exercé la fonction d'imam en diverses villes de France (Nantes, Limoges, Pau)
avant de s'installer à Bordeaux au service de la mosquée al Huda. Cet imam est un théologien. Il réfléchit sur la façon de vivre l'islam dans un pays sécularisé.
« Profession imam » : tel est le titre de son dernier ouvrage.
Après l'intervention de ces deux personnalités,
les responsables de la mosquée, le curé de la Paroisse et Patrice Leclerc, un élu de Gennevilliers,
feront part de leur expérience locale et entreront en dialogue avec les deux experts. Suivra alors un large débat avec toute l'assemblée.
Il va sans dire que « Mes-Tissages » (La Maison Islamo Chrétienne) sera là ; cette association dont nous sommes cofondateurs, avec Michel Jondot et Christine Fontaine,
est inséparable de l'histoire de la mosquée.
Vous y admirerez les oeuvres des tisserandes et vous pourrez savourer le thé et les gâteaux qu'elles auront préparés.
Il n'est peut-être pas inutile de rappeler que les murs du centre culturel qui reste à construire abriteront nos amis.
C'est dire que l'histoire sur laquelle nous nous pencherons le 10 avril n'est pas finie. Nous avons de l'avenir.
Inch'Allah
Saâd ABSSI, Mohammed BENALI.
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