" Fraternels par le fond "
Michel Jondot

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Le dialogue islamo chrétien peut-il se dérouler sans être au service d’une société juste ?
Comment musulmans et chrétiens peuvent-ils s’ouvrir les uns sur les autres
s’ils ne sont pas, ensemble et en même temps, au service d’une justice qui les dépasse
et qui permet une authentique fraternité ?


Du communisme à l’islam.

Voici une cinquantaine d’années, dans la boucle Nord de la Seine, les musulmans étaient déjà nombreux mais on les ignorait. Ceux qui faisaient la prière, aux usines Chausson par exemple, se cachaient, dans la peur de se faire repérer par le chef d’atelier. On trouve des témoins de cette époque qui se souviennent, avec humour, des reproches qu’ils subissaient à l’endroit même où aujourd’hui, par centaines cinq fois par jour, par milliers les vendredis de chaque semaine, en nombre incalculable les jours de fête, les musulmans vêtus de djellabas, les femmes voilées parfois de manière intégrale, se réunissent pour prier. Voici une cinquantaine d’années, à Gennevilliers, les chrétiens avaient à faire face à l’athéisme du Parti Communiste. Ils avaient réussi à vivre paisiblement et fraternellement la rencontre de l’autre. Pour cela « il y avait eu un prix à payer » disait, voici trois ans, le curé du lieu, Joël Cherief : l’Eglise consentait à abandonner ses divers moyens culturels ou sociaux (enseignement, patronage, cinéma, dispensaire, œuvres diverses) au profit de son partenaire. La paix sociale, la justice, le service des plus pauvres étaient des buts que les uns et les autres voulaient atteindre. Mieux valait rejoindre l’autre, tout différent qu’il soit, dans un combat commun plutôt que de rivaliser avec lui en brandissant une bannière catholique aux allures triomphantes.

Pas loin de Gennevilliers, de l’autre côté de la Seine, à Saint-Denis, le haut-lieu de la tradition royale était effacé par le parti. Les forces communistes y étaient concentrées ; les populations ouvrières y étaient majoritaires  ; elles fournissaient le gros des troupes ou des « masses laborieuses » dont le communisme défendait la cause. En cette ville fut construit un immeuble gigantesque, œuvre d’un architecte célèbre, pour abriter le Journal « L’Humanité ». La fameuse basilique abritant les tombeaux des rois de France, était dépassée. Aujourd’hui la ville est à peu près entièrement musulmane. Là encore, beaucoup de chrétiens avaient cessé de voir en l’autre, athée, un ennemi à combattre. Les prêtres de Saint-Denis allaient au travail, militaient souvent à la CGT. Il est arrivé que certains adhèrent au parti. Comme à Gennevilliers, le visage de l’autre aujourd’hui est musulman. La ville accueille un tel nombre de structures islamiques, la mosquée y est si monumentale (26 mètres de hauteur), qu’un islamologue bien connu, Gilles Kepel, y voit « La Mecque de l’islam de France ».

A Gennevilliers comme à Saint-Denis mais aussi comme en de nombreuses villes de France, ces expériences de la rencontre du marxisme étaient mal vues par beaucoup de chrétiens ; bien des évêques se méfiaient et Rome condamnait les prêtres ouvriers. On ne transige pas avec le mal  : «  Le marxisme est intrinsèquement pervers ! » : la formule du pape, en 1937 dans l’Encyclique « Divini Redemptoris » était prise au pied de la lettre par beaucoup. Heureusement, dix ans plus tard, le Père Lebret faisait apparaître, c’était en 1948, que le fonctionnement du système capitaliste s’avérait, lui aussi, condamné par les autorités romaines. Prenant conscience que les Américains voulaient promouvoir par la force une conception capitaliste du monde, le Père Lebret diagnostiquait un système métaphysique rejetant la transcendance de l’esprit humain. Est-il concevable de maudire les uns et de bénir les autres ? Sa réflexion, en même temps, le conduisait à reconnaître valables les analyse de Marx et d’Engels en matière économique. Par chance, le Père Lebret fut entendu à Rome par des hommes influents, en particulier par celui qui deviendrait Paul VI. C’est sans doute en grande partie grâce à lui que fut ouvert le Concile Vatican II où fut rédigé ce fameux texte qui ouvrait toutes grandes les portes de l’Eglise sur le monde (Gaudium et Spes : « L’Eglise dans le monde de ce temps »).


L'autre n'est pas un ennemi

Les chrétiens de France ont eu à faire face à l’athéisme. Non sans mal ils ont été capables de sortir d’eux-mêmes et de faire face à l’autre. La situation actuelle est vraiment paradoxale. Jusqu’à une date récente, le visage de l’autre était athée ; aujourd’hui, avec la présence musulmane qui devient chaque jour plus visible, celui à qui le baptisé doit faire face est plus religieux que lui-même et ses rites sont plus visibles que les siens. En l’occurrence sa condition de citoyen rejoint ses exigences spirituelles. Un élu non-musulman qui s’affirme non-croyant, à Gennevilliers, nous confie dans ce numéro son souci devant les difficultés qu’entraîne la nécessité de vivre ensemble. Il reconnaît que la présence musulmane dans la ville n’est pas toujours facilement tolérée. Il est vrai que celui qui ne nous ressemble pas est rapidement considéré comme un ennemi. Ne faut-il pas craindre le prosélytisme de l’islam ? N’est-il pas vrai qu’un musulman qui convertit un chrétien est assuré de gagner le paradis ? Dans cinquante ans la France des lumières, héritière du message chrétien, ne risque-elle pas d’être sous la direction d’un parti islamiste ? N’est-ce pas faire œuvre humaniste, nous dit-on, que de se protéger ?

On parle abondamment du voile islamique, on expose sur les pages de couverture des magazines, pour alimenter la peur, le visage des femmes en burqa. Mais pourquoi ne montre-t-on pas les comportements stupides de certains non-musulmans ! Un seul exemple. Dans une ville des bords de Seine, existe depuis toujours une voie privée dont la chaussée est large de sept mètres. Dix pavillons bordent l’un des côtés de la rue et, jusqu’à une période récente, l’autre côté était occupé par un hangar. Il y a quelques années, le hangar fut détruit et d’autres pavillons furent construits. Sont venues s’installer dans des maisons neuves, des familles manifestement maghrébines ou africaines, sans doute musulmanes pour la plupart. Les résidents d’en face n’ont pas supporté. Ils ont payé cher pour faire construire un mur qui coupe la chaussée en deux sur toute sa longueur, de sorte qu’il est impossible de passer d’un côté à l’autre.

Un chrétien ne peut que s’indigner. Ses convictions religieuses l’obligent à reconnaître que se couper d’autrui, dans une société, c’est commettre un sacrilège. En ce sens, nous devons, musulmans et chrétiens, lutter contre ce qui sépare. Il est indispensable que, dans le cadre de « La Maison islamo chrétienne », nous nous mettions « à l’écoute » de ces populations que l’histoire du 20ème siècle a mises à l’écart, dans des cités. Pour notre part, nous considérons qu’en nous rapprochant de ces familles maintenues dans une situation d’étrangers, nous vivons une aventure spirituelle. Rejoindre les hommes, les femmes, les enfants dans une société dont les résidents sont d’origine étrangère en majorité musulmane ne se confond pas avec un acte humanitaire . Le dialogue islamo chrétien est à la mode ; les groupes se multiplient. Il faut s’en réjouir, certes, mais il n’est qu’une première étape sur un chemin qui nous conduira à vivre les uns devant les autres, dans une société dont le premier souci ne sera plus de lutter contre l’insécurité mais dont la fierté sera de pouvoir s’approcher et se faire face en reconnaissant que l’autre est vraiment autre et qu’à ce titre il a droit au respect.

Un dialogue illusoire

Qu’on me pardonne si je fais un jugement téméraire. Il me semble, en réalité, que beaucoup de groupes islamo chrétiens ne sont pas réellement spirituels. Certes, dépasser les préjugés religieux qui séparent, considérer que l’autre n’est pas un impie et qu’on peut lui parler est un immense progrès. Reconnaissons qu’en réalité, souvent, quand on réussit à se parler, c’est qu’on appartient à un même milieu. L’autre n’est un autre qu’à moitié. C’est aussi, parfois, parce qu’on en reste à un niveau religieux au sens classique du terme : on se ressemble au moins en ceci qu’au milieu d’une société sécularisée, on a en commun le fait d’appartenir à une confession et on reconnaît que Dieu est Un ! On est très heureux de prendre conscience que la référence à un Dieu unique permet qu’on admire la prière de l’autre, ses rites, son sens de l’aumône ou du jeûne. Il n’est souvent pas question d’aborder un sujet de société qui risquerait de heurter. Comment, par exemple, peut-on vivre avec des musulmans sans reconnaître la souffrance de nos interlocuteurs, humiliés par une politique internationale quisous-estime le drame palestinien? Comment prétendre se rencontrer lorsque les uns et les autres, les uns devant les autres, oublient l’instance qui les dépasse et à laquelle, tout autant que les incroyants, les hommes religieux ont à se soumettre : la justice à faire advenir ! Sans justice une société ne peut tenir. Sans justice on ne peut vivre ensemble à moins de se soumettre à une souveraineté qui transforme les citoyens en sujets.Gare aux insoumis qui tiennent des propos subversifs : des sujets, des bons sujets, ne doivent avoir d’autres discours que ceux qu’impose le pouvoir. Dans ce cas l’autre n’existe plus  ; tous sont réduits au même. Si le dialogue interreligieux ne conduit pas à cette écoute de la justice, à l’écoute de ceux à qui justice n’est pas faite, si le dialogue interreligieux n’est pas au service d’une société sans cesse à faire advenir, le dialogue n’est qu’une illusion.

Une soumission commune à la justice

Il faut en convenir : se rencontrer sans se référer à une instance qui dépasse l’un et l’autre est un leurre qui peut être dangereux. Je parle en chrétien mais je pense que les musulmans qui sont mes amis ne me contrediront pas si j’affirme que, dans cette soumission commune à la justice, nous avons à nous reconnaître dans nos particularités : l’un n’est pas l’autre et si l’un doit faire face à l’autre, il convient qu’ils se reconnaissent pour ce qu’ils sont.

Au musulman de s’examiner pour son compte sans doute. Je ne parle ici qu’en tant que chrétien. Au début des années 60, au moment qui précédait l’arrivée d’un islam en France devenu aujourd’hui l’islam de France, les catholiques avaient eu la chance d’être avertis par le Concile Vatican II d’avoir à ouvrir les yeux sur les religions non chrétiennes, en particulier sur l’islam. Si le nouveau Pape a pris le nom de François, on peut penser que c’est en hommage aux rencontres interreligieuses d’Assise dont ses prédécesseurs ont eu l’initiative et «  La Maison islamo chrétienne » y voit un encouragement à renforcer sa volonté de dialogue. Cela ne se peut que dans la mesure où nous nous interrogeons sur nous-mêmes et sur la qualité de notre relation à l’autre. En ce qui me concerne, je vois, chez les chrétiens de bonne volonté, une double tentation.


La notion de "valeur"

La première consiste à admirer sans nuance la démarche du partenaire. Il est intéressant de noter que cette attitude s’exprime souvent en termes de « valeurs » : «  Leur jeûne est plus exigeant que le nôtre, donc il a plus de prix » ; « leur fidélité à la prière vaut mieux que l’attitude des chrétiens dont la pratique baisse d’année en année ». On pourrait allonger la liste. Se rend-on compte qu’en « valorisant » le comportement de nos amis, nous manifestons que nous sommes dans la même vision du monde que celle de nos coreligionnaires islamophobes ? Si ces derniers se détournent de l’islam c’est que les dogmes chrétiens ont « plus de valeur  » que les affirmations musulmanes. Notre rapport à Dieu « vaut mieux » que le leur ; il est moins ritualiste. Il a plus de capacité à s’ouvrir sur la modernité. Que n’entend-on pas dans certains milieux chrétiens !

Il faut remarquer qu’en comparant la « valeur » des uns à celle des autres, fût-ce pour rendre hommage à l’autre, on sombre dans l’idéologie contemporaine la plus matérialiste qui soit. Le mot « valeur » renvoie au système économique dont on constate chaque jour les effets pervers. Même si on est animé des sentiments les plus charitables, on entre dans le jeu de la concurrence. Ce jeu du plus et du moins n’est pas chrétien. La cohérence évangélique ignore toute notion de «  valeur  » religieuse ou morale et, pour Jésus, celui qui croit gagner est au nombre des perdants. Soyons les uns devant les autres ou les uns avec les autres sans nous jauger, sans nous juger (« Ne jugez pas »), mais en considérant ce qui nous distingue comme un écart qui nous permet de nous écouter et de nous appeler, de nous respecter.

Une brèche à élargir

Une deuxième tentation menace le chrétien et nombreux sont ceux qui y succombent. Le Concile, certes, a ouvert une brèche qui permet au chrétien de se rappeler que le monde n’est pas enfermé dans les murs qui circonscrivent le catholicisme. Grâce à Vatican II, la rencontre du non-chrétien et particulièrement du musulman est non seulement possible mais désirable. Une fois la brèche franchie, il semble qu’il faille encore aller de l’avant, préciser la portée et les conditions de la rencontre, élargir les dimensions de la brèche pour opérer le passage. Cela suppose peut-être une réflexion sur l’Eglise qui n’est pas encore commencée. Le Concile, certes, permet de considérer la foi et les affirmations musulmanes avec estime  ; reconnaissons pourtant qu’à s’en tenir à la lettre des déclarations officielles on éprouve un certain malaise. Pire ! Cette estime ne suppose-t-elle pas une forme de totalitarisme ? Nous mettons en la personne de Jésus l’accomplissement de toute démarche humaine et particulièrement de toute démarche religieuse. Ce qu’il vient faire connaître de Dieu, de la vie, de la destinée de l’homme, nous permet de discerner ce qui, chez l’autre, mérite considération. En réalité, nous prétendons savoir mieux que quiconque la vérité ultime et nous sommes persuadés que ce qu’il y a de bon chez l’autre n’est qu’une ébauche de ce qui ne trouve son épanouissement que dans l’Eglise catholique. En elle seule on peut trouver la vérité pleine. N’est-ce pas là ce totalitarisme qui menace ? A quoi bon écouter quiconque puisque nous n’avons rien à recevoir de lui et que nous possédons tout ?


Fraternels par le fond

On nous reprochera peut-être de mettre en doute que l’Eglise ait le dépôt, grâce à Jésus, de la vérité de Dieu ? Nous suggérons plutôt qu’il faut repenser la façon de concevoir la vérité. Certains théologiens s’attellent à la tâche. Nous évoquons, pour terminer, une démarche que chacun pourra découvrir en consultant le site de son auteur. Guy Lafon s’exprime en prenant appui sur la parole de René Char, un poète incroyant : «La perte du croyant, c’est de rencontrer son église. Pour notre dommage, car il ne sera plus fraternel par le fond». Que désigne ce mot (« le fond ») ? Ne serait-ce pas le travail du désir qui habite chaque homme et qui, ne pouvant jamais sans danger s’estimer satisfait, cherche à s’étendre toujours davantage. La fraternité de fond ne serait-elle pas cette aspiration présente en chaque personne singulière et qui vise à rejoindre universellement tous les hommes ?

Mais chaque individu subsiste nécessairement dans un ensemble social particulier. Cet ensemble peut être le parti, la nation, la famille  ; il peut être aussi une religion. La fraternité qu’on peut vivre dans cet ensemble est seconde et « de surface » par rapport à cette aspiration à l’universel. Le risque existe, l’histoire ne cesse de le faire apparaître, de confondre la surface avec le fond. En christianisme, si l’appartenance à l’ensemble particulier qu’est son église cache la fraternité fondamentale, le message de Jésus est trahi. Certes, chaque baptisé ne peut continuer à s’affirmer chrétien sans adhérer aux énoncés qui sont communs aux membres de sa famille religieuse. Il ne peut éviter de vivre une réelle fraternité avec tous ceux qui partagent la même foi que lui. Mais si cette communauté fraternelle occulte la fraternité « de fond », le message de Jésus est effacé. Guy Lafon, pour se faire comprendre, utilise l’image d’un lac pour parler du lieu où la fraternité du croyant rencontre celle de l’homme sans religion. « Le désir d’une fraternité par le fond est (...)commun au croyant et aux autres. Ils entendent également l’appel qui s’adresse à eux dans ce désir, même s’ils y répondent toujours insuffisamment. En un mot, ils se croisent dans une telle fraternité comme sur un terrain qu’ils traverseraient ensemble. Mais il en va de cette traversée comme il arrive à deux fleuves qui se rejoignent pour former un lac dans lequel ils se réunissent pour un temps avant d’aller plus loin. Il semble alors qu’ils se confondent. Mais il n’en est rien. En fait ils ne perdent pas la direction de leur cours respectif. Chacun d’eux va dans le sens qui est le sien, comme le révèle quelquefois un léger frémissement à la surface des eaux. Ainsi en est-il quand le croyant et les autres sont fraternels par le fond. Une différence demeure entre eux. Ils n’ont pas la même façon de passer par ce fond, où ils paraissent d’abord indiscernables l’un de l’autre. Car ils ne se rapprochent pas au point de se mêler. Bien plus, l’orientation propre à chacun apparaît encore en ce lieu où ils sont ensemble. C’est même là peut-être qu’elle se manifeste avec le plus de clarté. » (http://lafon.guy.free.fr/cdd23.htm)

Frère universel

Ainsi, la société humaine permet la rencontre entre la fraternité de surface que constitue l’appartenance à une communauté particulière – en l’occurrence l’église du croyant – et la fraternité universelle. Ceci suppose, bien sûr, que l’Eglise n’étouffe pas le souffle (l’Esprit) qui l’anime, l’amour qui s’est manifesté dans la vie et la mort d’un homme de Galilée, le désir que rien – et surtout pas la vérité chrétienne – ne peut arrêter. L’Eglise se fourvoie lorsqu’elle oublie cela. En révélant Dieu, Jésus, pour le chrétien, manifeste l’universalité de ce désir. Il est enfoui au cœur de chaque homme, même s’il demeure caché ; il s’avère « le fond » de l’humanité. Quand il passe dans la vie d’un croyant il peut être occulté mais on peut toujours le réveiller. L’Evangile, en effet, ne manifeste-t-il pas Jésus comme le Frère universel dont la vie et la mort sont « pour la multitude » et non pour le groupe de ses apôtres seulement? « Frère universel » : l’expression désigne précisément ce que voulait devenir Charles de Foucauld. Partant au désert, il mourait du désir d’aller jusqu’au bout du monde pour le bonheur de tous.

Autre est l’Eglise des chrétiens, autre l’Oumma des musulmans ; autre est le croyant et autre est l’athée. Mais les uns et les autres, dans la société pluraliste d’aujourd’hui - les membres de « La maison islamo chrétienne » peuvent en témoigner - savent que leurs appartenances ne sont pas des prisons. Distincts les uns des autres, nous reconnaissons cette fraternité de fond à l’œuvre dans nos vies. C’est elle qui nous pousse à l’écoute de tous, en particulier de ceux que l’histoire met à l’écart de nos villes, dans ces cités dont beaucoup trop de nos contemporains se méfient.

Michel Jondot


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