Chrétiens face à l'islam
Michel Jondot
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Les chrétiens ont altéré le message de Jésus.
Dupes des apparences, ils affirment la mort de Jésus en croix
et s'imaginent que Jésus est avec eux.
Pire: ils font de Jésus le Fils de Dieu.

Comment réagir face aux reproches des musulmans?


Jésus a partagé l'histoire des hommes

Des musulmans disent : Nous pensons que Dieu s'est fait connaître à nous directement en dictant son message à Mohammed. Nous croyons qu'avant de s'adresser à Mohammed, Dieu avait parlé aux Juifs par Jésus pour qui nous avons la plus grande vénération. Mais les Juifs d'abord et les chrétiens ensuite n'ont pas su garder le message de Jésus dans sa pureté. La preuve en est dans le fait que les chrétiens ont quatre Evangiles qui ne se ressemblent pas. En réalité Dieu avait transmis un seul Evangile que les chrétiens ont caché. Est-ce qu'un jour les historiens pourront le retrouver ? Que nous disent les historiens sur l'histoire réelle de Jésus ? Prononçons le mot qui convient : Jésus a transmis l'Evangile comme Mohammed avait transmis le Coran mais le message est « altéré ». Les paroles exactes qu'il a prononcées échappent à ceux qui aujourd'hui se prétendent ses disciples.

Tel est le mystère de l'histoire : vouloir retrouver le passé d'un homme disparu est un leurre. On ne rencontrera que des traces d'une relation entre celui qu'on veut connaître et ceux qui nous en parlent.

Si les musulmans affirment que Dieu s'est fait connaître directement à eux en dictant à son prophète un message qu'il convient de garder inaltéré, les chrétiens considèrent, pour leur part, que Dieu s'est révélé à travers l'histoire d'un homme concret, à une époque précise. L'histoire d'un homme est inséparable de l'environnement humain dans lequel il a vécu. Entre le temps où Jésus a parlé et celui où nous accueillons son message s'insère l'épaisseur des siècles. Les sciences humaines nous ont appris à décrypter les documents du passé, à distinguer les manières de dire et la réalité des faits qui, au moins en partie, nous échapperont toujours.

Dans l'état actuel des recherches faites par les savants, on peut situer la date de naissance de Jésus non en l'an 0 mais 5 ou 6 ans plus tôt. Il n'est pas prouvé que Bethléem soit le lieu où il vit le jour ; la référence à cette bourgade marquerait la volonté des témoins de situer Jésus dans la lignée amorcée par David ; c'est dans ce coin de Judée où il était berger, en effet, que ce dernier aurait été repéré par le Prophète Samuel pour devenir roi. Jésus serait mort autour de l'an 30 de ce qu'il est convenu d'appeler l'ère chrétienne (certains précisent le 7 avril). Ponce-Pilate était alors préfet mis en place par le pouvoir romain et, à la suite d'un procès bâclé, Jésus serait mort dans le cadre de la Pâque juive, à Jérusalem. Sa prédication aurait commencé deux ou trois ans plus tôt. Tels sont les faits que l'historien peut affirmer.

Les témoins de Jésus

En réalité, l'histoire individuelle de Jésus, son curriculum vitae comme on dit aujourd'hui, n'exprime pas le tout de son mystère : l'important à souligner tient au fait qu'on ne peut rejoindre son histoire indépendamment des relations dans lesquelles elle s'est déployée. Plutôt qu'une histoire de Jésus, nous recevons les témoignages de ceux qui en ont été marqués. Les musulmans ont coutume de reprocher aux chrétiens d'avoir « altéré » le message que le Prophète Jésus leur aurait transmis de la part de Dieu. Ce serait la raison pour laquelle Dieu aurait envoyé le Prophète qui devait rétablir la vérité dans toute sa pureté. En réalité, les chrétiens ne regrettent pas cette altération. Les paroles de Jésus sont au cSur de la communication humaine ; son message n'est pas un texte inscrit dans le ciel, fixé par Dieu une fois pour toutes et inaltérable. De son vivant, il était ajusté aux situations des personnes à qui il s'adressait, marqué par l'autre ; le mot « altérer » désigne précisément cet ajustement à autrui.

C'est précisément la façon dont autrui a réagi à ses paroles qui a fait naître les Evangiles. A sa parole des hommes et des femmes ont été marqués ; ils se sont reconnus appelés par Dieu lui-même et ont tenté de répondre à cette vocation. L'expérience dont ils nous font part est le moyen que nous avons de connaître Celui qu'ils ont choisi de suivre et dont les textes des quatre Evangiles sont la trace.

Ceux-ci sont soumis, depuis plus d'un siècle, à des études scientifiques très rigoureuses. Elles font apparaître le milieu dans lequel Jésus a vécu, les différents courants qui traversaient la société juive de Palestine sous occupation romaine. Si, manifestement, Jésus a commencé sa prédication en fréquentant les milieux baptistes qui invitaient à la conversion et promettaient le pardon des péchés, il s'avère qu'il ne s'est jamais considéré inféodé à aucun des partis qu'on trouvait en Palestine dans la société de ses contemporains (Pharisiens, Sadducéens, Zélotes, Esséniens). Ces textes émanent de sources très différentes ; les renseignements qu'ils fournissent ne sont pas absolument convergents: marqués par la sensibilité et la culture des uns... et des « autres » ; mais ils témoignent d'une même atmosphère alimentée par les paroles des Prophètes juifs qui ont précédé. Ils manifestent la conviction que l'histoire touchait un terme: « Les temps sont proches et le Royaume de Dieu est à portée de main ».

Mort sur une croix !

Des musulmans disent : Pour connaître Jésus, vous devriez aussi lire le Coran. A la suite des convictions qui sont les vôtres, vous dites que Jésus a été mis à mort, crucifié, sous Ponce-Pilate. Vous devriez aussi tenir compte de ce que dit le Coran : « les Juifs disent  nous avons tué le Messie, Jésus fils de Marie, l'Envoyé de Dieu'. Or ils ne l'ont pas tué et ils ne l'ont pas crucifié ; mais une ressemblance s'offrit à leurs yeux. En vérité, ceux qui divergent à ce sujet sont réellement dans un doute en ce qui le concerne  ; ils n'en ont aucune espèce de science et il n'y a là qu'adhésion à la conjecture car, en toute certitude, ils ne l'ont pas tué ». Comment réagissez-vous à ces paroles du Coran (Sourate 4,157)?

Ces propos ne nous laissent pas indifférents ; ils nous apportent la marque que le Coran et les musulmans ont, à l'égard de Jésus, le plus grand respect. Ils refusent de considérer que Dieu peut laisser mourir ses amis dans l'ignominie. Jésus est trop saint pour que Dieu l'ait abandonné sur la croix.

Mais cette affirmation du Coran n'était pas neuve lorsque le Prophète de l'islam l'a prononcée. Dès les débuts du christianisme, certains ont tenu des propos semblables contre lesquels les premières générations chrétiennes se sont insurgées. Se rallier à cette proposition revient à trahir le christianisme qui, aux yeux des croyants, naît de la mort et de la Résurrection de Jésus autant que de sa prédication.

Le fait de la Résurrection, certes, échappe à ce que peuvent dire les historiens. Ce qu'en disent les Evangiles ne peut guère être saisi que par ceux qui, après les apôtres, en font eux-mêmes l'expérience.

Les textes racontent que, par-delà la mort, Jésus se manifeste en chair et en os. Il montre ses plaies à ses disciples ; il partage avec eux le pain et le poisson  ; il les rencontre sur la grève, au petit matin, alors qu'ils ont pêché en vain toute la nuit sur le lac. Mais ces manifestations corporelles sont étranges. Le soir du dimanche où des femmes ont trouvé le tombeau vide, deux disciples faisaient route vers un bourg appelé Emmaüs ; ils sont rejoints par un inconnu qui, la nuit venue, entre avec eux dans une auberge. Celui-ci prit le pain et le rompit ; il disparut de leurs yeux au moment où les disciples reconnaissaient en lui, Jésus vivant. Le surlendemain de sa mort, il se montre aux apôtres en traversant les murs sans pourtant échapper aux lois de la physique des corps : il montre ses plaies et souffle sur eux ; plus tard, il les invitera à toucher ses mains et son côté. En revanche, peu de temps auparavant, à en croire St Jean, il s'était manifesté à Marie-Madeleine en lui disant « Ne me touche pas  ». A travers ces manifestations, à travers les propos de ceux qui nous les rapportent on devine une expérience singulière où la rencontre de Jésus dépasse celle d'une présence banale et n'est pas l'absence que l'on éprouve lorsqu'on pleure la mort d'un être cher. Par-delà présence et absence, des hommes et des femmes font une expérience qui, loin d'être folle, ne peut être saisie par la raison ni ramenée à du déjà connu. En réalité ces récits concernant la Résurrection sont en même temps des récits qui disent l'accès à la foi. Percevoir la présence de Jésus ressuscité revenait à entrer dans la foi.


Les repas du Seigneur

Ces expériences qu'évoquent les Evangiles se sont prolongées au cours de ce que les historiens appellent « les repas du Seigneur ». Des communautés se forgeaient autour de rassemblements assez originaux. On y partageait la nourriture distribuée généreusement et gratuitement comme autrefois Jésus et ses amis avaient distribué pains et poissons à une foule, au terme d'une journée passée à entendre parler de Dieu. On y faisait le récit des actes de Jésus ; on y exposait son enseignement.

Parole et nourriture étaient accompagnées des gestes qui avaient été ceux de Jésus en deux circonstances: «Jésus prit le pain, le bénit et le donna».

Les évangélistes utilisent ces mots d'abord pour la « multiplication des pains». Ils désignent aussi l'attitude de Jésus lors du repas qui précédait son arrestation et sa Passion : la mort sur la Croix débouchant sur la Résurrection. Ces repas avaient ceci de particulier que les convives avaient conscience de revivre une expérience semblable à celle des témoins de la rencontre, aux jours de la Pâque. Une lettre de Paul s'insurge contre ceux qui, lors de ces repas, s'enivrent ou se réservent la meilleure part au détriment des plus démunis. Il s'agit pour lui d'un véritable sacrilège. Ces réunions, l'apôtre le rappelle, étaient réellement présidées par le ressuscité et les participants étaient considérés comme faisant corps avec Lui.

Notre Seigneur et notre frère

Des musulmans disent : « Faire corps avec lui » : nous ne comprenons pas cette expression. Nous croyons, pour notre part, que « Dieu l'a élevé vers Lui » (4,156). Il reviendra à la fin des temps pour mourir et ressusciter et annoncer ainsi le jugement dernier. De Lui à nous la distance est infinie.

Nous croyons aussi qu'Il est auprès de Dieu ; nous disons dans notre Profession de Foi : « Il est assis à la droite de Dieu ». Mais entre le Dieu Très-Haut et ce monde qu'Il a créé, par Jésus, avec Lui et en Lui, pour infinie qu'elle soit, la distance est franchie ; Jésus est, pour reprendre un mot qu'Il a lui-même utilisé, « le chemin » qui nous permet de rejoindre Celui qu'Il désignait comme son Dieu et son Père. Il allait jusqu'à dire « Qui me voit voit le Père ». Comme vous, nous croyons que Dieu parle aux hommes. Mais nous croyons aussi que ce lien entre Dieu et nous s'est rendu visible en Jésus qui, ne faisant qu'Un avec Dieu, partageant notre condition humaine et mortelle, a manifesté ce désir de Dieu de se faire proche de nous. Sa vie et sa mort, dans notre histoire, ses paroles, apparaissent aux croyants comme un appel. Percevoir cet appel, tenter d'y répondre, autrement dit entrer dans la foi chrétienne, c'est prolonger dans l'histoire le lien au Père. C'est communier à Jésus, faire corps avec Lui. Dans le film « Des hommes et des dieux  » qui relate les événements des moines de Tibhirine en Algérie, le Prieur, Frère Christian, évoquant le partage de la condition de leurs voisins paysans, prend conscience que cette fraternité qu'il voit naître dans son entourage est réponse au désir de Dieu. Il emploie, pour évoquer cette situation, le mot « incarnation ». Ce terme est celui dont se servent les théologiens pour affirmer que Jésus, le fils de Marie, est fils de Dieu. A Noël, la naissance de Jésus est la venue dans la chair de Dieu lui-même : Dieu prend corps. La communauté de ses disciples, se réunissant en son nom, lors des rencontres eucharistiques, forment le corps du Christ. Certes, nous disons de Jésus qu' « Il est assis à la droite de Dieu ». Mais nous croyons aussi qu'il est au milieu de nous.

Des musulmans disent : Vous rendez-vous compte que votre manière de parler est en totale contradiction avec le Coran ? « Les chrétiens ont affirmé  : 'Le Messie est fils de Dieu !' Voilà ce qu'ils professent ouvertement, à l'instar de ceux qui jadis furent non moins impies. Que Dieu les confonde  !  » (9,30) Ou encore : « O vous qui avez reçu des Ecritures, ne soyez pas excessifs dans vos dogmes, ne dites de Dieu que ce qui est vrai. Le Messie Jésus, fils de Marie, est seulement un envoyé de Dieu, son verbe qu'il jeta vers Marie, un esprit émanant de lui. Croyez donc en Dieu et en ses envoyés, mais ne parlez pas de trinité. Finissez-en : cela vaudra mieux pour vous. Dieu est foncièrement un. A lui ne plaise d'avoir un fils : sa gloire ne saurait y consentir. » (4,171).

Certaines phrases du Coran, en effet, sont déconcertantes pour un chrétien. Lorsqu'il est question de trinité, par exemple, on est étonné d'en entendre parler comme d'une association entre Dieu, Jésus et Marie (5,116). Sans doute, lors de la profération du Coran, certaines sectes chrétiennes, en Arabie, avaient-elles des formulations plus ou moins étranges méritant d'être fustigées mais de telles conceptions n'ont absolument rien à voir avec les convictions ni avec les formulations chrétiennes traditionnelles.


Jésus, Parole de Dieu

Mais c'est bien à propos de la Trinité que le chrétien a à se situer lorsque le musulman lui reproche de dire de Jésus qu'il est Fils de Dieu. Les Evangiles nous présentent Jésus dans une relation à Dieu toute particulière. Il L'appelle son Père : « Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d'avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l'avoir révélé aux tout-petits. Oui, Père, car tel a été ton bon plaisir. Tout m'a été remis par mon Père, et nul ne connaît le Fils si ce n'est le Père ». Ceci choque les musulmans ; ils confondent le mot « Père » et le mot « géniteur ». En réalité, tout comme l'islam, les chrétiens affirment avec force la virginité de Marie. Le mot « Père » désigne à la fois la source de toute vie humaine et la tendresse de Dieu. Il s'applique à toute l'humanité mais d'une façon toute spéciale à Jésus. « Quand vous priez, dites 'Notre Père'...». Mais, par ailleurs, Jésus fait la distinction entre la relation qui unit les disciples à Dieu et celle qui l'unit lui-même (« Je m'en vais vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu »). Jean, dans son Evangile, exprime ce lien en disant que Jésus est Parole de Dieu : une parole est inséparable de celui qui la prononce même si le discours et le sujet qui s'expriment ne se confondent pas. Autre est Jésus - le Messie attendu par les Juifs , autre le Dieu au nom de qui il parle. Mais les deux ne font qu'un : «Le Père et moi nous sommes un », disait Jésus à ses amis avant de les quitter.

Faisant l'expérience de la Résurrection, au fil des années et des siècles, ceux qui adhéraient au message des apôtres se sont longuement interrogés sur ce lien entre Jésus et son Père. L'humanité du fils de Marie n'était-elle pas qu'une apparence ? Convient-il de dire que Jésus est égal à son Père ? Peut-on vraiment affirmer que Marie est mère de Dieu ? N'est-elle pas plutôt la mère d'un homme en qui Dieu a résidé ? Si Jésus est fils d'une femme en même temps que Fils de Dieu, comment penser à la fois qu'il est vraiment homme et vraiment Dieu ? Ces questions ont hanté la conscience des croyants ; elles ont alimenté la réflexion des intellectuels et furent l'occasion de rencontres officielles appelées « Conciles ». On y précisait les termes à utiliser pour que se maintienne la communion entre tous ceux qui recevaient, par le témoignage des Evangiles et de l'Eglise, l'appel de Dieu et son amour manifesté en Jésus dans le don de sa vie, aux jours de sa Passion et de sa Résurrection. En réalité, à travers les mots des Conciles (on les appelle des dogmes) précisant la portée de l'expression « Fils de Dieu », il n'est pas question de transmettre un savoir. Dieu échappera toujours à la connaissance humaine. Il s'agit plutôt d'y voir la communauté des chrétiens soucieuse de se maintenir en ce point où l'humanité est rejointe par Celui qui la dépasse. Se faisant homme, le Verbe de Dieu manifeste un appel auquel le croyant tente de répondre. Sa réponse consiste à rejoindre l'humanité pour y vivre de l'amour qui animait Jésus lors de sa vie terrestre. On désigne cet amour par le mot « Esprit » ; il exprime à la fois le lien du Père au Fils et le lien de Dieu avec l'humanité. C'est pourquoi, lorsqu'ils prient ou se rassemblent, les disciples de Jésus disent : « Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit ».

Qu'est-ce que la vérité ?

Des musulmans disent : Nulle part les Evangiles ne rapportent une parole de Jésus que le Coran a pris soin de rappeler: «Je viens confirmer ce qui était dans la Tora avant moi et annoncer la venue après moi d'un messager dont le nom sera Ahmad!» (6,1). Les chrétiens cachent que la religion du Dieu de Jésus était inachevée et que la vérité totale sur Dieu apparaîtrait avec le message coranique. Notre prophète a bien précisé qu'avec lui s'achevait la Révélation.

Qu'est-ce qu'une religion achevée ? Qu'est-ce qu'une vérité totale ? « J'ai parachevé votre religion » a dit le Prophète en entrant dans La Mecque. « Tout est accompli » : ce sont les dernières paroles de Jésus en qui un des textes du Nouveau Testament, l'Apocalypse, voit « l'alpha et l'oméga », c'est-à-dire la totalité du mystère de l'homme et du mystère de Dieu.

En réalité dire qu'une religion est achevée consiste à voir en elle un ensemble particulier, bien défini. La particularité du christianisme consiste à reconnaître que la vérité ne va pas sans l'amour et que Dieu est amour. Jésus a dit « Je suis la vérité ! ». Sur ses lèvres, le mot « vérité » ne désigne pas un savoir qu'on peut atteindre par l'intelligence mais le don de soi qu'il a manifesté en passant par la Croix. Dans ce mouvement qui fait passer le bonheur et la vie de l'autre avant soi-même se manifeste la vérité de Dieu. Si Dieu est amour, l'amour ne peut avoir de fin ; il y aura toujours, en humanité, autrui à qui parler et à aimer. L'amour ne peut avoir de limite et restera toujours inachevé. En adhérant au message de Jésus, on atteint un point où le croyant reconnaît qu'en rencontrant Jésus ressuscité, il est appelé à aimer.

C'est ainsi que rencontrant l'islam, les chrétiens en viennent à voir dans leurs voisins qui se réclament du Coran, des amis et des frères. Ils découvrent que la réciproque est vraie. N'est-ce pas le signe qu'en islam comme en christianisme, les Ecritures nous conduisent en un point où les religions sont dépassées par l'amour?

Michel Jondot


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