Nouveaux dossiers
La nourriture en islam et en christianisme
En ce temps de dé-confinement, où nous bouclons ce dernier numéro, l’« évidence » de l’accès à la nourriture, dans laquelle vivent la plupart d’entre nous, s’est vu ébranlée. Faire des courses pour s’approvisionner, geste si banal et quotidien, est devenu une véritable expédition et un « moment-clé » de la semaine. Des échos inquiétants parviennent des campagnes, où certaines récoltes sont menacées par manque de bras ou de débouchés marchands. Des étudiants n’ont plus les moyens de manger. Des familles se sont vues privées, avec la fermeture des cantines scolaires, du seul repas consistant qu’elles pouvaient offrir à leurs enfants. Sans parler des personnes à la rue et de toutes celles qui dépendent de l’entraide sociale. Comment survivent-elles ? Le virus aura révélé à quel point manger est un acte social. Je peux être seul face à mon assiette, ce que je mange et le simple fait que je puisse manger n’est possible que si la société tourne. Il aura révélé un peu plus, aussi, la précarité, si ce n’est la misère, dans laquelle vivent tant et tant de personnes, rendant plus scandaleux que jamais les écarts, les contrastes. Oui, manger est un acte social.
Pour les croyants chrétiens et musulmans, c’est aussi un acte fondamental de leur vie de foi.
Le "mystère" de Dieu
Ces dernières années, on n’a jamais parlé autant de Dieu dans les débats qui agitent la société française. La référence à Dieu semble séparer, opposer… et l’on en finirait par comprendre que certains réclament haut et fort que l’on éradique toute manifestation du religieux dans l’espace public. lors, pour finir, qu’en est-il de ce Dieu ? Qui est-il pour les chrétiens ? Qui est-il pour les musulmans ? Que veut-il ? Comment nous le révèle-t-il ? Que signifie vivre avec lui ?
Sans doute faut-il revenir à ces questions fondamentales si l’on veut éclairer les débats qui nous agitent. Vaste sujet que ce numéro, bien sûr, ne prétend pas épuiser ! Il propose seulement de donner la parole à quelques croyants, pour les laisser dire à leur façon qui est Dieu, ce qu’ils en comprennent, comment ils en vivent. Des non-croyants participent aussi à l’échange : écoutons-les nous dire comment ils perçoivent notre attitude de croyant, comment celle-ci les interroge.
Une conviction se dégage de tous ces propos. Dieu, certes, est bien un mystère qui ne se donne pas à saisir si facilement, un mystère que chrétiens et musulmans ne disent pas de la même façon, mais c’est bien nous qui faisons de lui un Dieu qui divise ou qui rassemble, un Dieu qui détruit ou qui relève. À nous d’entrer dans un chemin de connaissance mutuelle, un chemin d’ou- verture et d’acceptation de l’autre, par-delà les blessures, les peurs et les tensions inévitables ; alors il sera possible de laisser notre Dieu être ce qu’il veut être : un Dieu qui rassemble et libère.
La rubrique de Maître Maurice Buttin
"Le mystère de Dieu en palestine" et "Le vivre ensemble en Israël / Palestine"
Mis en ligne le 28 novembre 2020
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