Saad Abssi, vivant en France depuis de très nombreuses années,
exprime sa solidarité avec le monde arabe
Je me sens profondément arabe.
A ce titre, je suis heureux de ce qui se passe en Egypte et en Tunisie. Je fais partie de la génération qui a lutté pour que les pays arabes acquièrent leur indépendance. Je souffrais de voir que notre lutte n’ait profité qu’à un petit groupe de riches. Aujourd’hui je vois que ce sont les délaissés des pays autrefois colonisés qui se redressent. Je ne me suis pas battu en vain. J’en remercie mon Seigneur.
Oui, je suis solidaire du monde arabe.
Bien sûr, le fait d’être arabe, pour moi, est inséparable de ma foi musulmane. La beauté de la langue est le fruit du Coran et de l’enseignement du prophète. Il n’empêche que la culture musulmane est partagée avec les chrétiens du Proche Orient qui pour moi sont de vrais frères de sang, même si nous ne partageons pas la même foi. Si la langue arabe est vivante, il faut le rappeler sans cesse, c’est à cause de chrétiens, en particulier les maronites du Liban. Oui, notre culture est musulmane, mais elle n’est pas l’apanage de l’islam. Les relations entre musulmans et chrétiens semblaient détériorées. C’était le fruit des intrusions occidentales, étatsuniennes en particulier. Quand on voit un pays comme l’Egypte se libérer, on découvre que la fraternité renaît.
Je suis arabe de naissance.
J’ai grandi au Sud de l’Algérie, aux frontières du désert. Depuis 1957 je vis en France, mais je reste arabe. Ce n’est pas du communautarisme. La culture dans laquelle j’ai grandi ne m’a pas quitté pour autant.
Je suis arabe et je crois que ma culture est une chance pour la France.
Saad Abssi
