"Amour et vérité se rencontrent"
Michel Jondot
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Suffit-il, pour s’estimer mutuellement, de regarder chez l’autre les croyances que nous partageons? Dans la société d’aujourd’hui où tant de convictions différentes se côtoient, une autre attitude s’impose; la vérité peut et doit se faire amour.


Vérité religieuse et légitimité politique.

Amour et vérité se rencontrent,
Justice et paix s’embrassent
La vérité germera de la terre
et du ciel se penchera la justice.
(Psaume 84)

L’islam et la chrétienté se sont constitués, au fil de l’histoire, en deux blocs symétriques et opposés. Entre les uns et les autres les relations ont été diverses selon les lieux et selon les siècles mais presque toujours empreintes de rivalité.

S’il est vrai qu’au Proche-Orient, pendant de longues périodes, musulmans et chrétiens ont vécu une coexistence relativement pacifique, reconnaissons que c’est à cause d’une vision de la société reposant sur une certitude théologique de la part de l’islam. La vérité entière venue de Dieu a été communiquée au Prophète (SBDSL) comme elle l’avait été à Jésus et à Moïse mais Torah et Evangile avaient été déformés. Il était juste d’honorer les traces de ce qui demeurait du message reçu et de faire aux « Gens du Livre » une place dans la société musulmane. Cependant il ne pouvait s’agir que d’une place secondaire ; le pouvoir politique ne peut pas être aux mains de ceux qui n’adhèrent pas à la vérité transmise par Dieu.

L’opposition entre l’islam et la chrétienté en a vite recouvert une autre, celle de l’Orient et de l’Occident. La vérité, là encore, mais cette fois d’une façon plus cruelle, était à l’œuvre. La certitude du Pape et des princes d’être au service de la Révélation évangélique leur faisait un devoir de s’attaquer à l’infidèle : un pape en venait à considérer comme légitime le fait de le tuer. La volonté d’honorer le lieu et la ville où, l’Eglise l’affirme, Jésus est ressuscité, aboutissait, à la veille du 12ème siècle, à la création du Royaume latin de Jérusalem. Il n’est pas sans intérêt de remarquer que cette victoire coïncide avec le début d’une polémique qui n’est pas éteinte. A peu près à la même date, Pierre le Vénérable, à Cluny, faisait traduire en latin le Coran qui, jusque-là, était inconnu du monde occidental. Les joutes théologiques correspondent aux combats pour le pouvoir comme si vérité religieuse et légitimité politique avaient partie liée.

Bien que réalisée par des sociétés sécularisées, la colonisation a prolongé le même jeu. L’Occident prétendait apporter la civilisation (la vérité de la raison) à ceux qui habitaient sur les terres conquises en Afrique ou en Asie. Dans ce cadre, les diverses Eglises s’inséraient pour arracher à l’erreur les populations indigènes et les conduire au baptême. Dans les pays musulmans refuser l’Evangélisation revenait à résister à l’occupation. Chasser l’envahisseur, pour beaucoup d’Algériens luttant pour l’indépendance, revenait à se soumettre au Coran.



Des rapports nouveaux

Les années 60 ont sans doute marqué un tournant. En France du moins, depuis l’accès à l’indépendance des pays du Maghreb, musulmans et chrétiens ne sont plus en situation de dépendance politique les uns par rapport aux autres. Ils sont soumis, les uns et les autres, aux mêmes lois et, en ce qui concerne les immigrés de confession musulmane ayant acquis la nationalité française, ils disposent, en principe, des mêmes droits. En Europe, nul pays n’est menacé de dhimmitude et la décolonisation est achevée.

Par ailleurs, Vatican II a cessé d’enfermer la vérité que l’Eglise découvre dans la Révélation, à l’intérieur des frontières qui la définissent. Les baptisés sont invités à se tourner vers le monde qui les entoure, non pour le convaincre ni le dominer mais pour faire société avec ceux qui le composent. En particulier, le Concile a demandé aux chrétiens de « regarder avec estime les musulmans ». La porte était ouverte sur des temps nouveaux : à l’intérieur d’une société sécularisée comme la nôtre, des relations pouvaient se nouer entre croyants issus d’horizons religieux naguère en concurrence. Désormais des relations fraternelles d’un type original forgent un ensemble assez flou, difficile à cerner et à définir mais, « La maison islamo-chrétienne» ne cesse d’en témoigner, suffisamment consistant pour que ceux qui le composent se considèrent liés les uns aux autres par des liens authentiquement fraternels. Une question s’impose à eux. Autre est la vérité à laquelle se réfèrent les musulmans, autre est la vérité à laquelle se réfèrent les chrétiens. Quelle vérité travaille cet ensemble nouveau composé de membres de l’Oumma et de membres de l’Eglise ?

La question devrait embarrasser les chrétiens.

L'Eglise face aux musulmans

Certes, les Papes ont multiplié les gestes et les paroles d’amitié. Jean-Paul II a tenu en 1985 un discours aux jeunes musulmans de Casablanca qui se terminait par une prière assez étonnante : chaque phrase pouvait être assumée par ses auditeurs. Le 27 octobre 1986, malgré les objections théologiques de son entourage, tous les responsables des religions, l’entouraient à Assise. Le pape les avait invités à une prière commune pour la paix. Il voulait que cette manifestation soit comme une illustration de la Déclaration Nostra Aetate, le texte de Vatican II appelant l’Eglise et ses membres à porter un regard de bienveillance sur toutes les religions. On s’est offusqué des propos de Benoît XVI à Ratisbonne qui laissaient entendre à certains que l’islam était plus porté à la violence qu’à la raison. Paroles maladroites qui dépassaient sa pensée. Elles furent bientôt réparées lors de son voyage en Turquie; sur tous les écrans de Télévision du monde, on l’a vu prier, remuant les lèvres en silence, à côté du Grand Muphti à « la mosquée bleue » d’Istanbul.

Ces paroles et ces gestes sont prophétiques et stimulants pour sortir les chrétiens d’un univers clos. Néanmoins ils laissent démunis devant la question que nous posons. Les arguments avancés au Concile et souvent repris par les théologiens me paraissent insuffisants. Les différentes religions seraient respectables parce qu’elles décèlent la révélation naturelle que Dieu fait de lui dans la création mais elles ne sont en rien comparables à la connaissance qui nous est fournie par grâce en Jésus mort et ressuscité.

On dit encore que les autres religions contiennent des énoncés qui nous sont communs. Le Concile Vatican II en énumère un certain nombre, à propos de l’hommage rendu à l’islam : «L’Église regarde aussi avec estime les musulmans, qui adorent le Dieu unique, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, qui a parlé aux hommes. Ils cherchent à se soumettre de toute leur âme aux décrets de Dieu, même s’ils sont cachés, comme s’est soumis à Dieu Abraham, auquel la foi islamique se réfère volontiers. Bien qu’ils ne reconnaissent pas Jésus comme Dieu, ils le vénèrent comme prophète ; ils honorent sa Mère virginale, Marie, et parfois même l’invoquent avec piété. De plus, ils attendent le jour du jugement, où Dieu rétribuera tous les hommes après les avoir ressuscités. Aussi ont-ils en estime la vie morale et rendent-ils un culte à Dieu, surtout par la prière, l’aumône et le jeûne.»


Les semences du Verbe

On prétend déceler, dans ces ressemblances, les traces de l’Esprit qui travaille tous les hommes religieux, disposant leurs cœurs à accueillir la plénitude de la vérité que Jésus a manifestée dans sa mort et dans sa Résurrection. Il est courant, pour sauver l’originalité chrétienne, de recourir à l’expression des Pères de l’Eglise qui parlaient des « semences du Logos » présentes dans les diverses sagesses et cultures ; elles s’épanouissent en fruits dans la vérité prêchée par l’Eglise. Jésus, en effet, n’est-il pas venu pour conduire toutes choses à leur accomplissement ? En lui le tout de la vérité de Dieu est donné. « Je ne suis pas venu pour abolir mais pour accomplir », disait-il au début de sa prédication. Les dernières paroles confirment celles du début : « Tout est accompli ! », dit-il sur la Croix en remettant l’Esprit.

Ces façons de penser la rencontre me semblent insuffisantes. Elles sont méprisantes, si l’on y songe bien. Elles mettent le chrétien en position de supériorité. C’est à partir des énoncés de la foi chrétienne que nous apprécions ce qui, chez autrui, a de la valeur et mérite notre estime : l’Esprit Saint dont nous nous réclamons est bien commode pour désigner ce qui, en l’autre, est digne de considération. Cette attitude a, par ailleurs, quelque chose de narcissique ; on ne voit en autrui que ce qui nous ressemble. Nous ne prenons en considération la vérité de chaque religion que dans la mesure où elle est semblable à la nôtre. Engagé dans le dialogue avec l’islam depuis longtemps, je fais mienne cette phrase de Péguy, vieille d’un siècle, certes, mais brûlante d’actualité : « Je ne veux pas que l’autre soit le même. Je veux que l’autre soit autre. C’est à Babel qu’était la confusion, dit Dieu, cette fois que l’homme voulut faire le malin ».

L'expérience de Saint Paul

L’expérience de Paul l’apôtre devrait nous aider à trouver le chemin qui conduit à la vérité que nous cherchons et qui permet une fraternité nouvelle entre musulmans et chrétiens de France L’expérience bouleversante de Damas était une véritable conversion qui n’excluait pas Paul de la judaïté : il prêchait dans les synagogues où il argumentait comme un rabbin pour y faire part de son expérience singulière. Son appartenance religieuse n’était pas rejetée. « Ne suis-je pas moi-même Israélite, de la race d’Abraham, de la tribu de Benjamin ? Dieu n’a pas rejeté le peuple que d’avance il a discerné ». Telle est la profession de foi juive qu’il énonce dans l’Epitre aux Romains (11,1-2). Réfléchissant à partir de son expérience spirituelle, il prend conscience de ce qu’il y a d’admirable dans sa propre religion (« l’adoption filiale, les alliances, la législation, le culte, les promesses et aussi les patriarches» : Rom.9, 4-5).

La réflexion ne Paul ne s’arrête pas là. En réalité, « ce qu’il recherche, dit-il, Israël ne l’a pas atteint » (11, 7). Ne nous contentons pas de dire que le terme de cette recherche est son accomplissement en Jésus : ce serait limiter la portée du message de Paul. Le génie de ce dernier est d’avoir expérimenté où conduit la religion à laquelle il appartenait. L’image du pédagogue lui permet, dans une autre épitre, de préciser ce point d’aboutissement. « La loi est devenue notre pédagogue… Mais la foi venue nous ne sommes plus sous un pédagogue » ( Gal 3,23).

Arrêtons-nous sur cette expression. La loi dont parle Paul est une manière de désigner l’ensemble des éléments qui constituent la judaïté. Ceux-ci forment un ensemble à l’intérieur duquel chacun peut se reconnaître pour ce qu’il est : héritier d’Abraham et disciple de Moïse. Mais un ensemble a des frontières qui le bornent. Christ aux yeux de Paul en désigne le dépassement. Jésus s’est toujours présenté comme héritier de David : telle est d’ailleurs la définition du mot Christ. Jésus fait bien partie d’Israël ; il refuse d’en abolir la loi. Nous l’avons dit, il l’accomplit. Il l’accomplit en s’effaçant pour ouvrir un temps et un champ nouveaux où tous sont invités à entrer. En ce point Paul s’est reconnu rejoint. C’est jusqu’à ce point qu’il essaie de conduire les Galates, les Romains et tous ses interlocuteurs, juifs ou non. Certes, Jésus accomplit les Ecritures, la loi et les promesses des prophètes mais l’accomplissement, paradoxalement, est le contraire d’un achèvement. Il ouvre un temps nouveau. Sans nier la particularité qui le définit, Jésus ouvre sur ce qui dépasse toute particularité à commencer par la sienne.


Le rôle du pédagogue

Jésus se servait de l’expression «Royaume des cieux » pour désigner cette façon d’être situé dans un ensemble défini (juif, grec, masculin ou féminin, maître, esclave) en refusant d’y être enfermé et en s’ouvrant sur ce qui le dépasse. On connaît la fameuse phrase de Loisy : « Jésus annonçait le Royaume et c’est l’Eglise qui est venue ». Il est vrai que le message que prêchaient Paul et quelques autres a fait naître une religion nouvelle qui, comme tout ensemble humain, est menacée de se replier et par conséquent d’exclure. L’histoire des relations avec l’islam est là pour nous le rappeler. Il est vrai qu’à l’intérieur de l’Eglise se sont élaborées des doctrines et se sont formulés des dogmes qu’on ne peut lâcher sans se couper de la religion chrétienne. Il convient d’y adhérer comme Paul lui-même adhérait aux particularités du judaïsme, c’est-à-dire en considérant ce vers quoi mènent les différents énoncés. Le désir qu’ils manifestent n’y trouvera aucun aliment s’il restreint, à l’intérieur de nos particularités humaines, le champ de la rencontre. La doctrine chrétienne ne vaut rien si elle ne joue pas, dans l’Eglise, le rôle de pédagogue que tenait la loi dans le judaïsme : elle conduit à la vérité plutôt qu’elle ne la contient. La vérité n’est chrétienne que si elle conduit en ce point que désigne la croix où l’autre, quel qu’en soit le visage, appelle le respect. La vérité n’est chrétienne que si elle conduit à autrui et lui ouvre la porte. L’achèvement dont il est question marque la limite à franchir si l’on veut être fidèle. Quand on touche les limites qui définissent, quand tout est accompli et achevé, tout peut commencer. La vérité s’accomplit, pour le disciple de Jésus, lorsque son horizon dépasse celui de son Eglise et s’ouvre à la multitude humaine non pour la dominer mais la rejoindre fraternellement.

Il faut préciser que l’islam est sans doute soumis aux mêmes dangers que le christianisme. Lui aussi prétend qu’avec le prophète de l’islam la vérité religieuse a atteint son sommet. Tout comme l’Eglise, il fait remarquer que nous véhiculons quelques vérités auxquelles lui-même adhère. Lui aussi peut prétendre qu’en lui le tout de la Révélation est accompli. Là n’est pas la raison de l’amitié qui peut tourner les musulmans vers les chrétiens. Aux musulmans eux-mêmes de se situer par rapport à leur façon d’énoncer la vérité à laquelle ils adhèrent. Sans les trahir, je crois constater, dans l’amitié que plusieurs me portent, que chez eux comme chez nous, par-delà toutes les affirmations dogmatiques ou morales, s’amorce un mouvement d’ouverture qui parfois est retenu, voire étouffé, mais qui est inséparable de la foi islamique.


Entretien et religions

Un théologien a mis au point une notion qui peut nous aider à répondre à cette question dont nous sommes partis : quelle vérité supposent les rencontres entre chrétiens et musulmans ? G.Lafon a inventé la notion « d’entretien ». Il s’agit de désigner avec ce mot la condition sans laquelle une réalité n’est pas humaine ; l’entretien désigne le travail de la communication. S’entretenir suppose une reconnaissance mutuelle à l’intérieur d’un jeu marqué par des limites: un échange humain est limité par ce dont on parle et que notre auteur appelle « référent » ; il est limité aussi par les partenaires : pas d’entretien sans sujets qui se reconnaissent et se parlent ou s’adressent des signes, quelle qu’en soit la nature. Par-dessus tout, l’entretien est limité par la mort. Cette dernière remarque est paradoxale : sans la mort, pas d’entretien. En effet, tout échange est un effort pour prendre ces distances par rapport à elle. Autrement dit, repoussant la mort, l’entretien permet la vie ; on peut le désigner comme le jeu de la mort et de la vie.

A l’intérieur des sociétés permises par l’entretien, apparaissent des ensembles que désigne le mot religion. L’entretien prend alors une nouvelle dimension ; le jeu de la vie et de la mort devient celui de l’absence et de la présence. L’entretien, en effet, ne va pas, lorsqu’il s’agit d’une religion, sans un rapport à Dieu. Les liens qui se nouent alors en son nom, plutôt que d’être fruits du jeu de la vie et de la mort sont fruits du jeu de l’absence et de la présence. La foi, dans la mesure où elle est réponse à Dieu, rend ce dernier présent au cœur de l’entretien. En tant que Dieu est Dieu, il restera toujours à désirer à moins de le transformer en idole ; en ce sens on peut le considérer comme absent. En réalité, inscrit dans le désir de l’homme religieux, Dieu ne peut être considéré comme définitivement absent. Parlons de dépassement de la présence et de l’absence et appelons espérance le mouvement qui tourne le croyant vers Lui. Cet écart rend possible l’amour, inséparable de la foi et de l’espérance. L’amour, en effet, suppose la distance entre les êtres pour qu’ils puissent se faire proches et l’effort sans cesse repris pour se rapprocher. Supprimer la distance revient à supprimer l’amour. Autant dire que Celui que les religions, quelles qu’elles soient, appellent Dieu, ne peut être ailleurs que là où circule l’entretien et s’établit la société. Autre que nous, il indique l’écart qui se creuse entre nous. Ainsi l’écart entre les sujets et les groupes est-il la condition pour que se tournant les uns vers les autres l’entretien se poursuive.

On peut s’étonner, bien sûr, devant ces propos. Peut-on confondre le Dieu du Coran avec le Dieu Trinitaire ? Un musulman pourra-t-il considérer comme vraie l’affirmation de ceux qui font de Jésus le Fils de Dieu? GuyLafon répond à ces questions. Quel que soit le contenu d’une affirmation sur Dieu, dans la mesure où il est pris dans l’entretien, il suppose l’acte où un sujet parle à un autre sujet. En réalité, chaque énoncé religieux est une manière de dire la communication qui s’opère au nom de Dieu. Le livre de notre auteur (« Le Dieu commun ») s’efforce d’en apporter la preuve à partir des formulations chrétiennes. Aux autres croyants de se pencher sur la formulation de leurs propres convictions.


Le consentement à l'entretien

Plusieurs religions se côtoient au cœur de la société française. L’espace qui les sépare est, à en croire Guy Lafon, l’espace où Dieu peut s’inscrire. Il suffit, pour cela, que les uns et les autres consentent à la communication. Un tel consentement existe ; il s’est exprimé d’une façon solennelle en octobre 2007 ; 138 personnalités musulmanes, se penchant sur leurs textes, découvrent que ceux-ci, tout comme ceux des chrétiens, constituent le terrain d’entente de l’islam et du christianisme. A partir de ce constat ils adressent un appel aux chrétiens dont le titre est révélateur : « Une parole commune entre vous et nous ». Avec ces mots la question de notre article trouve sa réponse ; la vérité de la rencontre entre musulmans et chrétiens s’appelle l’amour qui est l’autre nom de la communication. Benoît XVI a écrit une encyclique dont le titre se refuse à séparer amour et vérité « Caritas in veritate ». On peut inverser les termes : « veritas in caritate ». On découvre la vérité, on fait la vérité en entrant en communication qui est l’autre mot de l’amour. Longtemps ce qu’on appelait vérité conduisait à écraser autrui. Des temps nouveaux s’annoncent ; le statut de la vérité se modifie, grâce peut-être au pluralisme qui s’instaure dans nos pays. Elle ne fait qu’un avec les relations de justice qui s’imposent à la conscience contemporaine. Il vient peut-être ce temps annoncé par le psaume où «amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent ».

Michel Jondot



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